Difficile de classer la diversité des textes de prose d'Armand Robin. Au-delà de l'oeuvre majeure qu'est La Fausse Parole - consultable ici -, beaucoup de textes ont été dictés par les événements qu'il a vécus ou face auxquels il s'est senti obligé de réagir. Mais certains sont restés inédits par volonté ou parfois par la force des choses. Beaucoup d'entre eux ont été diffusés à un petit nombre d'exemplaires à des correspondants réguliers, distribués à des passants ou abandonnés sur les tables des cafés...
Dans cette floraison aussi diverse qu'inégale, et pour donner une idée de la diversité des textes, on peut retenir:
Le devoir d'agrégation de 1936
sur Mme de Sévigné : le début de son engagement, revendiqué comme tel aussi
bien auprès de Jean Guéhenno que de Jean Paulhan :
Armand Robin: devoir d'agrégation
Une journée : « Une
Journée » paraît dans Esprit en septembre 1937. C'est la 1ère
collaboration d'Armand Robin pour cette revue. Evidemment ce
choix nest pas dû au hasard ! Esprit est une toute jeune
revue de réflexion fondée en 1932 par Emmanuel Mounier, cherchant une voie en dehors du
capitalisme mais refusant viscéralement aussi bien le fascisme que le communisme. Quoique dinspiration chrétienne, voire
catholique, elle affectionne le mot révolution et même les positions anarchisantes ont
souvent sa sympathie. En témoigne son dossier spécial Anarchistes de 1937 qui a bien pu
y attirer Armand Robin. Il ne cessera sa collaboration - essentiellement sous forme de
notes de lectures - quà fin 1940 lorsque la revue sinstallera en zone libre.
Larticle de Robin est une réponse à la proposition de Jean
Guéhenno de prolonger et intensifier leur collaboration dans les revues Europe
et/ou Vendredi. C'est aussi une réponse aux positions de Jean Guéhenno :
lartiste na pas à descendre dans la mêlée politique, et Armand Robin se
tourne définitivement du côté des prolétaires et des anarchistes, par désespoir de la
solution russe, dévoyée. Pour la 1ère fois donc dans un texte public, Armand Robin se
livre à une critique virulente de l'URSS, et surtout de son chef, Staline.
Armand Robin, Une journée : texte
intégral, avec sa note anti-Staline restée inédite jusqu'ici.
L'Homme sans nouvelles: écrit en 1949, ce
texte joue subtilement sur le sens des mots: suite à son inscription sur la liste noire
des écrivains du CNE pour des faits de collaboration (qui restent encore à prouver!),
Armand Robin termine une quarantaine littéraire qui lui pèse. Il donne en quelque sorte
des nouvelles d'un écrivain qui n'existait plus. Mais ... ce texte ne sera pas publié du
vivant de Robin. Il le sera seulement en octobre1961 dans la nrf.
Armand Robin,
L'Homme sans nouvelle: texte intégral
Dans les années 1945-48, Armand Robin a eu le projet
d'écrire un livre qu'il aurait intitulé Lettres Indésirables, sans doute une
sorte de journal de son activité de militant anarchiste et de ses coups de coeur et de
colère. Certains de ces textes ont été publiés dans le journal Le Libertaire.
Ce n'est pas le cas de la Lettre Indésirable N°1, restée justement
célèbre. Ecrite en octobre 1943, elle fut adressée à la Gestapo avec nom et adresse de
l'expéditeur!
Le Libertaire, journal de la fédération anarchiste,
a publié des articles de Robin (signés ou anonymes) de 1946 à 1948: actualité
politique, polémique, demande pour être admis sur toutes les listes d'épuration,
critique littéraire... Le 6 février 1947, Robin y dénonce les camps staliniens: il sait
de quoi il parle: il a été en URSS en 1933 et dénonce depuis la misère du peuple
russe.
l'ensemble des articles anarchistes de
Robin.
Armand Robin a écrit divers articles de réflexion
politique dans des revues exrêmement diverses d'opinion : Revue Internationale, Revue
de Paris, Preuves, La Parisienne, Monde Nouveau, La Nation Française... Vers la fin
de sa vie, le glissement vers la droite est évident...
La Parisienne 1954 : Se
garer des révoltés
Beaucoup de textes ont été distribués à des amis
de rencontre ou à des correspondants réguliers. La plupart sont restés inédits du
vivant de l'auteur qui se souciait comme une guigne de les publier. Il en reste sans doute
encore beaucoup qui n'ont pas été répertoriés...
Armand Robin, Respecte ton chien de père