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Armand Robin : le théâtre

Armand Robin a peu écrit pour le théâtre. Toutefois en décembre 1957, la troupe du Ranelagh, dirigée par Gérard Vergez, joue deux traductions de Maïakovski par Robin: Maïakovski par Maïakovski et Sur une flûte de vertèbres.

En 1958, André Reybaz joue Les Adieux, une de ses traductions de Tou Fou dans un récital poétique. Ce sera le début d'une collaboration de plusieurs années. Il commande à Armand Robin une traduction d'Hamlet de Shakespeare en vue de la faire représenter au festival théâtral d'Arras. Son témoignage sur les qualités de Robin traducteur-adaptateur est intéressant : Il livre les premières scènes, admirables. La pensée a reçu la sonde au plus profond; le verbe jaillit fulgurant; les musiques, nombreuses, ombreuses, se déploient et l'action ne s'y prend pas les pieds. Une intuition des nécessités scéniques qui est d'un enchanteur.

Joué en juin, le texte n'a pu être retrouvé, de même que La Tempête. Dans le même temps Robin travaille à deux autres traductions de théâtre: Les gaillardes Epouses de Windsor et Othello, qui paraîtront dans le collection bilingue Formes et Reflets du Club Français du Livre en 1959. En 1960, ce sera Le Roi Lear toujours pour la même collection. Il ne semble pas que ces trois dernières traductions de Shakespeare aient jamais été jouées.

traduction: Camille Chemin, Ed Aubier Montaigne King Lear: Shakespeare Traduction Armand Robin, Ed Club Français du Livre
LEAR. - Où étais-je?... où suis-je?... Oh! la belle clarté je m'abuse sans doute grandement... A voir un autre ainsi, je mourrais de pitié... Je ne sais que dire... Je ne jurerais pas que cela, ce soient mes mains... Voyons, je sens la piqûre de cette épingle... Ah! que je voudrais être sûr de ce que je suis!...

CORDÉLIE, se rapprochant de lui. - Oh! regardez-moi, sire; puis, étendez sur moi, pour me bénir, vos mains...

(Lear veut se mettre à genoux devant elle.)

Non, sire, ce n'est pas à vous de vous agenouiller.

LEAR

Where have I been? Where am I? Fair daylight?
I am mightily abused; I should e'en die with pity,
To see another thus. I know not what to say.
I will not swear these are my hands: let's see;
I feel this pin prick. Would I were assured
Of my condition!

CORDELIA (kneels)

                                  O, look upon me, sir,
And hold your hand in benediction o'er me;
No, sir, you must not keel.

LEAR

Où ai-je été ? Où suis-je ? Fait-il grand jour ?
Je suis bien maltraité. Je mourrais vraiment de pitié
Si j'en voyais un autre en cet état. je ne sais pas que dire.
Je ne jurerais pas que ce sont là mes mains regardons!
Je sens cette épingle me piquer. Je voudrais être assuré
De l'état où je suis.

CORDELIA, s'agenouillant.

Oh! jetez vos yeux sur moi, Monsieur,
Et tendez vos mains sur moi pour me bénir.
Non, Monsieur, il ne faut pas vous agenouiller.

 

       Le Roi Lear, traduction d'Armand Robin, est reparu en 1995  dans la collection bilingue GF-Flammarion.

Shakespeare : Othello et Les Gaillardes Epouses de Windsor : texte intégral ici.

A la fin de l'année1958,  Robin travaille sur un projet de ballet adapté d'un poème de Lope de Vega, avec José Bergamin, Sauguet et Léonor Fini pour les costumes. Ici l'article de La Gazette Littéraire de Lausanne sur ce sujet.

Sur les relations entre Armand Robin et André Reybaz, on lira avec profit le livre de souvenirs du metteur en scène : Têtes d'affiches, éd  La table Ronde, 1975.

En 1968, Gérard Vergez a réalisé un film, Ballade pour un chien, où Julien Guiomar joue le rôle d'un poète qui ressemble étrangement à Armand Robin.