SONGE
Dans mon songe, songe d'automne en pénombre de carreaux,
Songe d'amis, songe de TOI dans leur buisson badin.
Faucon qui prit au ciel bon butin de caillot,
Mon cœur, tout contre TOI, descendait sur ta main.
Las ! le Temps s'en allait, se faisait vieillot, sourdaud !
Argentant les croisées de toutenagues veloutantes,
L'aube, éclose des clos, s'en venait sur tout carreau
Verser les larmes de septembre sanguinolentes.
Las ! Lui, Temps, s'en allait, s'envieillissait. Poreuse,
La grège des fauteuils, comme du givre, craquait, fond.
Brusque et bruissant, ce qui buttait, c'est TOI, brusque silencieuse
Et le songe, tel l'écho d'un carillon, sonnait, se rompt.
Mon songe rompit ses songes. Sombre comme l'automne,
L'aube ! Et le vent, loin partant, loin portait,
Tel au dos d'un chariot la trottinante ondée du chaume,
Un boulingrin de bouleaux qui par les bords du ciel fuyait.