QUELQUES
ANS MYSTERIEUX Dans un autre monde, dont les secrets vont s’obscurcissant, Il était de mode d’être vivant Et la très grande mode était d’être survivant. En quelque dix ans furent perdus dix mille ans; La guerre fut, guerre sur guerre, entre tous les mourants; Les vainqueurs ne furent plus que de plus faibles agonisants A la fin du monde tous nous sommes destinés Nous sommes tous destins de fin du monde : Devant nous se dresse le plus grand des instants Et tous restent là, tremblants de néant. Le mourant ne pardonne pas à l’autre mourant D’être moins que lui mourant un seul instant. Ce sont tous destins de fin du monde. Les hommes qui vont dire aux hommes de se sauver Il faut que leur ruine soit assurée ! Armand Robin Inédit en volume, publié pour la 1ère fois in Cahiers Bleus, été 1980xt |