Pierre de LESCURE : Souviens-toi d'une auberge (N.R.F.)
Les héros de P. de Lescure ne sont pas les siens et lui sont
indifférents au point de ne pas l'agacer ; il ne lui reste donc qu'à s'ennuyer derrière
eux ; il y met beaucoup de bonne volonté. - L'auberge flamande au contraire est sienne;
c'est d'elle seule qu'il nous est possible de nous souvenir ; ses bruits les plus discrets
peuplent le livre d'un « ton » qu'altèrent à peine désormais le langage et la
psychologie proprement inexistants, de l'insipide Laurence et du bien brave Michel ; il
est remarquable aussi qu'il suffise aux gens de Flandre de s'y présenter pour que nous
les connaissions ; plus loin, les routes et les canaux du pays de Bruges participent comme
des êtres à cette santé mystérieuse de l'estaminet. Ce monde, peint avec amour, porte
en lui le salut pour le corps, pour le cur et même, dans le cas de P. de Lescure,
pour une euvre.
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