Les vainqueurs
Les printemps, les étés passeront:
Toujours les paysans, les ouvriers danseront,
Des fleurs par les jeunes gens seront jetées,
Des jeunes filles, flexibles plantes, seront aimées ;
Le même drame sous les astres indifférents sera joué
Le monde indifférent passionnément sera joué.
Et la même mort tous les atteindra.
Et tous vainement nous attendrons
Que sur nous la lune pure aux nues se mêle,
Que les herbes soient dansantes,
Que l'espace pèse, que les limites soient
présentes.
Nous savons:Un petit peu de
bruit subsiste après nous
Bruits de roseaux penchants, d'herbes
hésitantes,
Nous tremblons l'ordre de l'espace avec nos rêves,'
Bruits de cieux que nos jours ont dérangés, pardonnez
!
Nous ne devions pas être là,
Avec nos mots qui ne veulent pas,
Avec nos cris qui jettent toute époque à bas.
Sous la lune nous fûmes très
fuyants,
Nous n'avons pas voulu des nuages, des vents,
Pour parents. |