- 1958 - |
janvier | BER :
43 bulletins retrouvés pour cette année, d'après F Morvan.
Le tirage est de 45 exemplaires; Le compte d'AR à la SGDL est de 1224f. Armand Robin traduit Hamlet de Shakespeare pour André Reybaz pour le festival d'Arras qui le lui a commandé. Voir le récit humoristique d'André Reybaz dans ses mémoires, Têtes d'affiches, éd La Table Ronde, 1975. *** carte de lecteur de la Bibliothèque Nationale. A la rubrique prénom : " Admissible à l'agrégation, écrivain NRF, adhér Soc gens de lettres, collaborateur RTF et TV". Elle est valable jusqu'au 11 mars 1959. 14 : Lettre d'Ungaretti à Jean Paulhan à propos de poèmes inédits à traduire pour la NRF à l'occasion de ses 70 ans : qui choisir ? Robin, certes, c'est très bon; mais je devrais lui envoyer un brouillon en français, et je n'ai pas le goût pour le faire, ou mieux, je n'en ai pas la force. Sans réponse, Jean Paulhan reviendra à la charge en décembre. 15 : L'histoire du Maréchal qui se fit facteur racontée aux enfants tout petits. Histoire du Maréchal Boulganine. (25 distiques) |
février | BER :
Après son essai de caractères Lilliput, AR revient aux
traditionnels Elite. 16 : lettre à Jean Paulhan : lui envoie Galdanna, traduction d'un poème en kalmouk destinée à Poésie non traduite II. A lancé avec Anne Blancard la légende d'Armand Robin, ivre mort chantant La Madelon en turc devant son appartement avec une bouteille à la main. Anne Blancard faisait partie de la troupe d'André Reybaz. |
mars | *** : d'après
F Morvan, AR dépose à la RTF Versailles et l'esprit
classique, scénario de film... ce qui lui permet sans
doute d'inscrire "collaborateur TV sur sa carte de lecteur
de la BNF. 1 : NNRF N°63 : L'histoire du Maréchal qui se fit facteur, in rubrique Les revues, les journaux ; version abrégée (14 deistiques) d'un texte diffusé sur feuille ronéotypée comme ce sera souvent la règle désormais. 11 : Lettre d'AR à la mairie de plouguernével : demande d'un extrait de naissance 12 : lettre du secrétaire de mairie de Plouguernével : envoi de l'extrait d'acte de naissance demandé et du livret de famille des parents. Il fait remarquer que le nom de la mère d'Armand est Goubin et non Goupil comme marqué sur tous les actes d'état civil depuis son mariage. 27 au 30 : récital poétique et musical (Tournée André Reybaz) à la salle Pleyel. Au programme : Ronsard, Maurice Fombeure, Norge, Apollinaire, André Breton, Paul Claudel, Tou Fou (les adieux dans une traduction d'Armand Robin), Verlaine, Rimbaud, Baudelaire, Milosz, Paul Fort, Marie Noël, Henri Michaux, Audiberti. Musique : guitare (Marcel Nobla), Luth (Mildred Clary). Comédiens : André Reybaz, Anne Blancard, Christiane Lasquin... Le spectacle sera joué également en province, Poitiers, Rennes. Les droits SGDL lui seront réglés en janvier 1959. |
avril | Les
lettres Nouvelles : Vladimir Maiakovski par
Vladimir Maïakovski, texte de la pièce de théâtre
jouée en décembre 1957 au théâtre du Ranelagh sous la
direction d'André Reybaz. Il sera inséré dans Poésie
Non traduite II, où AR prendra soin de lister
ses acteurs : Jean Slavik dans le rôle de Maïakovski, ainsi
que Hélène Mora, Pierre Léomy, Pierre Rousseau, Francis
Joffo, Jacques Blot, Jean-François Adam et Sadi Rebbot. Ce
sera l'unique participation d'AR à cette revue fondée et
dirigée par Maurice Nadeau en 1953 et dont le rédacteur en
chef est alors Maurice Saillet. Tous les grands noms de la
littérature de l'époque s'y retrouvent au sommaire. 4 : A Sèvres - Ville d'Avray, compose Une rencontre le quatre avril, appelé aussi Dieu aux billes, car directement inspiré du poète hongrois Attila Joszef. AR en déclinera de multiples versions, expédiées à divers correspondants, dont bien sûr Jean Paulhan et ses amis de la NNRF. Pour une fois, Dominique Aury en reçoit aussi un exemplaire avec un petit mot : Chère Dominique, Voilà l'un des derniers. Celui-ci je l'ai composé pour servir les intérêts des honorables quincailliers. Affectueusement, Armand. Poème publicitaire en quelque sorte, les quincailliers de l'époque vendaient de tout, et donc des billes pour les enfants. 16 : Récital poétique Reybaz à Poitiers 18 : Récital poétique Reybaz à Rennes 27 : Compose Le Seul Méchant Boeuf du Nivernais, poème satirique sans doute le plus connu d'AR. Il est consacré à François Mitterrand, ex-ministre de l'intérieur et de la justice de la 4e république vieillissante, et qui s'apprête à refuser les pleins pouvoirs à De Gaulle. Il sera décliné en plusieurs versions, occupera l'esprit de son auteur pendant plusieurs semaines, assurera un relatif succès mondain. Voilà donc AR devenu poète satirique, veine qu'il va exploiter dans divers journaux de droite. Le texte paraîtra dans La Nation française en mai. En haut de l'exemplaire envoyé à Jean Paulhan, AR inscrit : publication déjà réservée ; et au bas il annonce d'autres poèmes de la même veine : Le Sire des Rondelles (Jacques Duclos) ; L'ambassadeur des gens d'argent ( l'ambassadeur soviétique) ; Hou ! Hou ! Hououh ! sur Hrou ! (Khrouchtchov). 28 : attestation de Jean Rollin, chef de la section Danube-Balkans à la RTF : Armand Robin a effectué une chronique de 5 mn dans le cadre d'une émission hebdomadaire consacrée à la poésie française et internationale en 1956 et 1957. L'attestation est destinée à la rétribution d'AR. |
mai | *** envoi
d'un exemplaire du Méchant Boeuf du Nivernais à ses
amis Dolly et Jacques de Crépy pour s'excuser de leur faire
faux bond avec la mention : chers amis, à cause de
répétitions théâtrales urgentes, vraiment impossible de
venir demain. Mais voici pour vous amuser, un boeuf,
Armand. D'après André Reybaz (Têtes d'affiches), AR travaille à sa traduction d'Hamlet). Le Monde Libertaire N° 38 : Albert (sic) Robin : Une rencontre le 4 avril. C'est précédé d'une notule surréaliste, digne d'un fin connaisseur en littérature : Dans un style qui rappelle Mallarmé, notre ami Armand Robin a écrit, spécialement pour "le Monde Libertaire", ce poème que nous sommes heureux de faire connaître : A rapprocher naturellement du petit mot adressé à Dominique Aury. 7 : La Nation Française N° 135: Le seul méchant boeuf du Nivernais, sous le chapeau "Documents", avec 3 illustrations. Présentation (qui n'est pas d'Armand Robin) : Les poètes ont le droit de mettre les politiciens dans leur bestiaire puisque les politiciens contraignent les poètes à leur société... 7 : AR commence un nouvel cycles de poèmes, qui seront diffusés sous forme de feuilles volantes : Les neuf poèmes du sept mai. Plusieurs ont disparu... Poème 7 : l'homme qui finit mal, l'homme qui finit Mauriac. Poème 9 : La restaurantière, envoi à Jean Paulhan avec date du jour et qui aura les honneurs d'une publication dans la NNRF en juillet en version abrégée. Une note au bas du poème 7 indique : Le poème 8 du 7 mai sera communiqué incessamment ; il fait partie du recueil : « Les Métamorphoses du Malheureux François » et est intitulé : « Il deviendra chenille et même cochenille ». 8 - 11 : Poème Cette jeune Monique va plaire aux PTT, qui célèbre les amours retrouvées d'Armand Robin avec Monique Dupont de Lausanne, où il va de plus en plus souvent. AR a commencé un nouveau cycle : Poèmes à Winnie et même à Jany. Plusieurs ont été publiés dans Le Monde d'Une Voix, mais n'ont pas été repris dans Fragments. vers le 15 : arrêt du Bulletin d'Ecoute des Radios pour 15 jours dû au surcroît de travail : théâtre et publications. 20 : Poésie non Traduite II, achevé d'imprimer : vingt-cinq exemplaires sur vélin pur fil Lafuma-Navarre, savoir 20 exemplaires numérotés de 1 à 20 et cinq, hors commerce, marqués de A à E. Contrairement au premier tome, celui-ce n'est dédicacé à personne. Et à part un article de Philippe Jaccottet dans la NNRF, le livre passera quasiment inaperçu. Un demi-siècle plus tard, il n'était toujours pas complètement épuisé. Il contient les dernières traductions d'AR, naturellement, mais aussi un bon nombre qui sont très anciennes et qui n'avaient pas trouvé leur place dans Poésie non Traduite [I]. Belle dédicace à Maurice Nadeau, qui a publié le Maiakovsky dans sa revue Les Lettres Nouvelles en avril : Aux Lettres Nouvelles, somptueusement anonymes (voir page 19), avec très bons souvenirs de Maïakovsky et saluts des autres. A. Robin. Allusion à un passage du poème Peint par Chant T'ai : Ils lui donnent le titre somptueux de prince anonyme. Autre envoi : à André Berry, grand prix de poésie de l'Académie française en 1957, qui ne prendra même pas la peine de couper les pages ! 23-25 : Bulletin d'Ecoutes des Radios N° 30 ; tiré à 44 ex, paraît 8 fois par mois. Après son interruption due au surmenage, son tirage a été retardé à cause des vacances de la Pentecôte. En clair, le matériel de reproduction d'AR étant en panne, il n'a pu accéder à celui de l'Ecole des Mines, fermée, et où Alain Bourdon, d'habitude l'autorise à faire ses reproductions si nécessaire. Annonce la sortie de 3 prochains livres, mais pas avant décembre... Ce seront effectivement Rubayat, Les gaillardes épouses de Windsor et Othello. 28 : La Nation Française N°138, Le mois de mai de la France, poème satirique sur l'actualité politique de l'époque. 28-29 : Bulletin d'Ecoutes des Radios N°31 : tiré à 44 ex ; annonce 8 ex / mois. |
juin | 1 :
rencontre à Ouchy, près de Lausanne, avec Monique Dupont, où
AR est venu lui remettre un exemplaire dédicacé de Poésie
Non Traduite II : Après la promenade à
Ouchy (la plus aimable de toutes les promenades au monde)
, ce voyage de pays en pays et de siècles en siècles. 14 : Armand Robin écrit à M Dupuis, à la Société des Gens De Lettres : il souhaite une avance de 5 à 6 000f sur ses droits d'auteur à valoir pour le festival de théâtre d'Arras. Avance consentie à 7500f sur les 15 000 environ qu'il devrait toucher... L'avance ne sera réglée qu'en juin ... 1960. 18 et 22 : 2 représentations d'Hamlet au Festival d'art dramatique d'Arras : Commandée par Ardré Reybaz, Armand Robin en a écrit la traduction non sans mal et au fur et à mesure que les comédiens répètent. Voir le récit humoristique d'André Reybaz dans ses mémoires, Têtes d'affiches, éd La Table Ronde, 1975. Musique de Semenoff. 28 : Sous la plume de Claudine Chonez, La Gazette de Lausanne fait un compte-rendu détaillé et plutôt critique du Hamlet de Reybaz-Robin : Il y a tout de même un grand vers shakespearien au rythme large et puissant, très différent de celui de Racine, bien sûr, mais exprimant l'angoisse et l'absurde de façon toute autre aussi que Ghelderode ou Beckett. Armand Robin en a respecté souvent le souffle, encore qu'il y ait des réserves à faire sur l'aisance de son adaptation : encore qu'il "modernise" volontiers en plaquant sur le texte quelques expressions argotiques , et même un bien inutile mot de Cambronne... A noter que cette traduction d'Hamlet a disparu. On trouvera les autres traductions de Shakespeare en rubrique Traduction. D'après Jacques Martin, qui fut son professeur d'Allemand, il avait aussi traduit La Tempête (préface de Roméo et Juliette au Village de Gotfried Keller)... Disparue aussi... |
juillet | 1 :
NNRF N° 67 : La restaurantière,
poème dans la veine du Cycle Séverin, et qui
est le 9e du cycle Les neuf poèmes du 7 mai. 11 : La SGDL écrit à la SACEM pour demander que les droits d'auteur de son adhérent Armand Robin pour Tou Fou dans le spectacle d'André Reybaz figurent bien dans la répartition des droits. 16-17 : Bulletin des Ecoutes des Radios N° 44 : 45 exemplaires. 29 : La SACEM répond positivement à la demande de la SGDL. |
août | 3 :
en Suède, près du lac de Lidköping : carte postale à
Paulette Cadre à Rostrenen : fait une cure de verdure et de
lait à petit prix, prévoit de revenir par l'Angleterre à la
fin du mois. 13 : La SGDL écrit à AR pour lui signifier la réponse favorable de la SACEM, sans pouvoir toutefois lui indiquer de date pour le paiement. |
septembre | 23 :
lettre de la SACEM à la SGDL pour lui signifier que les
droits d'Armand Robin ont bien été pris en compte. Ils
seront crédités en janvier 1959. AR en sera avisé le 7
octobre. |
octobre | 1 : La
Nation Française N° 156 : Mao sans Tao,
poème satirique sur la Chine de Mao et le courant
maoïste français : Les petits écrivains se hâtent
vers chez Mao [...] // Ils racontent aux
riches les merveilles de chez Mao. [...]
// Le plus beau mot de tous les mots en
chinois, c'est le mot "tao"; // Il
est céleste, il signifie : "droit chemin, principe
haut ! " [...] // Le mal de Mao c'est
le manque de tao. 7 : Suite à une réclamation d'AR, qui n'a toujours pas obtenu son dû pour ses émissions poétiques Danube-Balkans, la SGDL demande à M Rollin de la RTF, qui a signé l'attestation, de bien vouloir faire les contrôles nécessaires et faire rectifier en conséquence les relevés des droits d'auteurs nécessaires à la mise en paiement... 10 : 13h10 - 35 : France III, radio, interview d'AR à l'occasion de la parution de Poésie Non Traduite II 30 : 21h40 - 22h : France II , radio, émission hommage à Boris Pasternak ; AR y lit de ses traductions ainsi qu'André Reybaz. |
novembre | 1 : NNRF
N° 71 : Omar Khayam, Quatrains;
traduction de 25 quatrains et présentation. 10 : achevé d'imprimer de Rubayat d'Omar Khayam, présentation et texte français d'Armand Robin. Edition hors commerce, reliée, cartonnée, illustrée de hors-textes en couleur sans indication de leur provenance. Tirage : 26 exemplaires marqués de A à Z ; 100 exemplaires numérotés destinés au animateurs du club et 10 000 exemplaires numérotés destinés exclusivement aux membres du Club Français du Livre. 22 : Suite au prix Nobel attribué à Boris Pasternak : Gazette de Lausanne : Pasternak poète par son traducteur Armand Robin. Traduction : Leçon d'anglais; photo de Pasternak avec la légende suivante : La Pravda du 31 août 1934 reproduisit cette photographie du Congrès des Ecrivains. Boris Pasternak (deuxième à partir de la droite) lut son poème "L'hiver" et demanda en souriant à la rédactrice de la "Gazette littéraire" de Moscou si elle le publierait dans son journal. Le poème ne fut pas publié. C'était le temps de Staline. Armand Robin rapporte dans son article un autre mot du poète prononcé à cette occasion : "rester soi-même". Avec la reproduction d'un fragment autographe de L'hiver [vraisemblablement fourni par AR], figure une note de Frank Jotterand : "Planète de la solitude", dit Armand Robin en situant la poésie de Pasternak : dans le monde entier, le poète est seul face aux régimes politiques, isolé en apparence mais riche de cette force qu'il puise en sa langue et en sa terre natales et qui lui permet de nous parler universellement, d'être partout présent. Il s'agit là du 1er article donné à ce journal suisse : son supplément littéraire qui paraissait le week-end était très couru. Créé et dirigé par Frank Jotterand, il témoignait d'un grand intérêt pour la littérature française. Le journal lui-même était classé conservateur, mais son supplément littéraire ne l'était pas ! Armand Robin lui confiera désormais ses articles critiques ; ses fréquents déplacements à Lausanne - où il ne venait pas seulement rencontrer Monique Dupont - témoignent de son intérêt. Tous les articles d'AR à la Gazette de Lausanne ont été regroupés ici. |
décembre | 9 :
lettre de Rennes à Alain Bourdon : la vie d'AR a changé de
rythme depuis quelques semaines : télévision, films,
théâtre et disques stéréophoniques s'en mêlent.
Constatant qu'il perdait beaucoup de temps à aller faire les
tirages du Bulletin d'Ecoutes à l'Ecole des Mines, AR a
acheté "un tout petit appareil duplicateur du dernier modèle
pour la somme de ... 18 000 f." Il lui exprime sa
satisfaction : elle sera de courte durée. Il reste à devoir
une "petite somme" à Daniky (?). Autres dépenses : un moteur
neuf pour son Isetta,
petit véhicule motorisé à 4 roues, produit par BMW,
plus large à l'avant qu'à l'arrière, avec ouverture par
l'avant et toit ouvrant : "s'il possédait une voiture, c'est
que la poésie en avait besoin", dira joliment Henri Thomas.
13 : Gazette de Lausanne : Un algébriste lyrique : Omar Khayam, avec illustration d'une miniature persane et d'une reproduction en persan du 1er quatrain traduit. Nombreuses citations du texte. Note du journal : La traduction des quatrains que notre collaborateur Armand Robin publie au Club Français du Livre est certainement la première qui soit aussi proche du sens original - mot à mot. Mais loin de nuire à l'expression poétique, ce procédé, la renforce au contraire, comme on le voit par les citations de l'article. 15 : achevé d'imprimer chez Firmin-Didot du 5e des 7 tomes des Oeuvres Complètes de Shakespeare, édition Formes et Reflets. On y trouve Les Gaillardes Epouses de Windsor et Othello, traductions d'AR. Ces 2 textes se trouvent sur la page d'entrée des traductions. Cette édition, bilingue, est hors-commerce, réservée aux adhérents du Club Français du Livre. 18 : Noël et dents d'Odette, poème ***Rencontre José Bergamin chez Léonor Fini |
index éphéméride
*** Les événements ainsi marqués, quoique authentiques, ne peuvent
être datés de manière très précise. Ils figurent en tête de
l'année ou du mois.