| - 1936 - | 
| janvier | |
| février | Alors que Jean Guéhenno démissionne d'Europe car la nouvelle ligne de la revue proche du parti communiste ne lui convient pas, AR - qui n'y collabore déjà que de loin - ne va pas non plus s'y inscruster bien évidemment, ses souvenirs d'URSS en 1933 l'éloignent définitivement du PCF ; il continue néanmoins à fournir des notes de lecture, tout en s'apprêtant à rejoindre la revue Esprit. Guéhenno, lui, rejoint l'hebdomadaire Vendredi aux côtés d'André Chamson et Andrée Violis. | 
| mars | 15
            : parution dans Europe de janvier
            à avril des notes de lecture : Robert Neumann, Sir
              Basil Zaharoff, éd Grasset et André Maurois, Magiciens
              et logiciens, éd Grasset 24 : Lettre à Jean Guéhenno : ce dernier a transmis Les Servitudes terrestres, 1er titre de Hommes dans destin à Rieder, l'éditeur d'Europe. AR a demandé à Rieder de ne pas le publier. Dans le même temps, il a sans doute été refusé par Jean Paulhan pour des manuscrits. | 
| avril | Il neige
            sur la France. Le phénomène météo un peu rare au mois
            d'avril inspire à Armand Robin, le poème suivant qui restera
            inédit. Il sera envoyé à Jean Paulhan fin octobre ou
            novembre, peut-être le 23 novembre à la fin d'un autre
            poème, Sans Passé : Neige du mois d'avril Neige, dépouille tes quenouilles  Je connais d'immortels malheurs  11 : lettre à Jean Guéhenno : AR travaille à son agrégation et a écrit des poèmes, et lui en envoie deux, peut-être des traductions d'Essénine. | 
| mai | 21 : carte postale à ses parrain et marraine : AR veut les rassurer : il sait où il va. | 
| juin | 4
            : 1ère lettre retrouvée à Jean Paulhan: AR prend acte du
            refus de JP pour ses manuscrits et lui demande d'examiner
            des poèmes, peut-être Sans passé (2e
            version) que JP retiendra et Neige du mois
                d'avril, qui est resté inédit. 
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| juillet | Ecrit
            d'agrégation sur Mme de Sévigné, puis oral : AR envoie son devoir
              réécrit à Jean Guéhenno; mais la lettre n'a pas été
            retrouvée. Il en enverra une autre version légèrement
            différente à Jean Paulhan, mais à une date imprécise. C'est
            dire l'importance qu'il lui accorde: c'est dira-t-il le
            début de sa lutte contre l'hypocrisie de l'esprit. Voici comment il racontera plus tard son dernier examen universitaire : 1) je me suis présenté à l'Agrégation des Lettres; pendant une année, on m'avait demandé, non pas de m'exercer à mieux écouter le bruit des ruisseaux, mais de chercher une solution à des problèmes qui n'existaient pas; rien d'étonnant à ce que , ayant eu le jour de l'examen à disserter sur Mme de Sévigné, j'écrivisse tout de go que Mme de Sévigné n'avait jamais existé. (Je sais mieux que personne que Mme de Sévigné a existé, c'est pourquoi je refuserai de le révéler à ceux qui n'existent pas, qui ont accepté prématurément leur mort.) 2) A l'oral, ce fut même destin : on me demande de commenter un texte de Montaigne contre les pédants (chapitre de l'Institution des enfants) : fidèle pour une fois à l'enseignement universitaire (il faut avant tout démontrer que les textes - et surtout les textes français! - ont une valeur permanente) je déclarai, montrant mes six jurés : " Les pédants n'ont pas changé !" Ainsi que vous le voyez je suis "l'esprit libre", "l'âme sans aucune attache"; vous, vous n'êtes qu'un ministre, c'est pourquoi je vous demande d'aider à me tuer. Me tuer pour que je puisse mieux renaître et vous ressusciter. Document retrouvé dans ses papiers après sa mort et publié pour la 1ère fois par Claude Roland-Manuel dans les Cahiers des Saisons, Automme hiver 1964. | 
| août | 4
            : lettre à Jean Guéhenno, mais expédiée avec la
            suivante. AR y annonce son échec à l'agrégation. Il y énonce
            aussi ses principes de vie, entre autres : "la vie te
            condamnera à la solitude" 9 : autre lettre à JG: confirmation de l'échec pour un 1/10 à l'oral et annonce de son projet de vivre pour l'écriture et l'art. 
 
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| septembre | |
| octobre | a écrit Lettre fatale, Ronde, Crépuscule, Imagerie de la mer, envoyés à Jean Paulhan. | 
| novembre | 1er
            : lettre à Jean Guéhenno : réclame son devoir d'agrégation,
            peut-être pour en faire une copie pour Jean Paulhan. 4 : lettre à Jean Paulhan: lui envoie Offrandes pour publication sans doute dans Mesures. AR en recevra un avis favorable le 10 sous réserve de 2 modifications. 13 : 1ère lettre d'AR  à Jean
              Ballard, directeur des Cahiers du Sud.
              Leur correspondance durera jusqu'au 13 juillet 1940. Il
              lui propose Sans Passé : je
                n'ai pas grand espoir que vous l'acceptiez et pourtant
                je serais heureux et honoré de le voir publié dans votre
                revue. Pour se faire accepter, AR détaille ses
              publications actuelles : Offrandes
              (qu'il joint en version dactylographiée, ce qui sera la
              règle désormais), Hommes sans Destins,
              le 1er livre d'une oeuvre intitulée Les
                  servitudes terrestres, conçu d'emblée
              comme le début du futur Temps qu'il fait,
              et non comme une oeuvre à part entière. Il ajoute son
              intention d'écrire un livre de critiques, et joint aussi
              la note de lecture sur Maurois, parue dans Europe
              en mars.  Les Cahiers du Sud ont été
              fondés à Marseille en 1914 par Marcel Pagnol sous le nom
              de Fortunio; repris en mains
              par Jean Ballard à partir de 1925, ils prennent leur
              patronyme définitif et dureront jusqu'en 1966. Dans les
              années 30, la revue, mensuelle, possède une aura
              exceptionnelle et une audience qui dépasse la sphère de la
              jeune poésie, même si son directeur est toujours soucieux
              de publier de jeunes poètes.  21 et 23 : Jean Ballard  manifeste
              immédiatement son intention de publier Sans
                  Passé dans son numéro de décembre, mais
              avec la suppression de 4 vers. Le samedi 21 AR envoie donc
              un  télégramme d'acceptation : Merci -
                Suppression - 4 derniers vers consentie ; puis une
              lettre plus détaillée le 23 : les 4 vers sacrifiés avaient
              été écrits avant les autres...  | 
| décembre | Les Cahiers
                du sud publient Sans passé.
            AR y ajoutera 4 strophes dans la version définitive de
            Ma Vie sans Moi. 10 : Lettre à Jean Ballard : remerciements pour la "typographie" de Sans passé, et envoi de 3 nouvelles pièces que Jean Ballard pourra publier séparément ou collectivement. Donne aussi des nouvelles de son frère Hippolyte et de son grand et glorieux taureau... 12 : nouvelle lettre à Jean Ballard avec un nouvel envoi de texte : des apophtegmes, qu'il ne semble pas que Jean Ballard ait appréciés plus que les poèmes précédents. Voir à mars 1937. 14 : lettre à Jean Guéhenno : a renoncé définitivement à l'agrégation au profit de l'écriture et voudrait à nouveau récupérer son devoir d'agrégation sur Madame de Sévigné. Inutilement sans doute puisque ce devoir a été retrouvé dans les papiers de Jean Guéhenno après sa mort. | 
