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Armand Robin: la poésie personnelle:
poèmes de jeunesse inédits : 1936
Ronde

                   
livre.gif (4396 octets)  Au village des cent beaux gars

Vint la Dame du Plus Beau jour.

« Oh ! pour toi nous mourrons d’amour ! »

Allaient chantant nos beaux garçons,

Qui lui dansèrent nuit et jour

La plus belle ronde du monde.

 

- Cessez, cessez tous de tourner !

Jamais d’une herbe n’avancez ;

- Ombre des pas recommencés -

Pendant des heures vous dansez

Votre ronde de prisonniers.

 

Et nul n’accorde son amour.

Leur dit un jour : « Beaux prisonniers,

« Je suis la Dame de la Beauté ;

«  Ne donnerai mon blanc baiser

« Qu’à l’homme qui pourra tourner

Sans fin la ronde des plus beaux jours. »

 

O mes pauvres émerveillés,

Malades du mal de Beauté,

Pendant des années vous dansez

- Cercle des mots recommencés –

Votre longue ronde de prisonniers…

 

… Jusqu’au doux soir où vous mourrez ;

Alors vous serez libérés

Et seuls les gros cieux enchaînés

Et seuls les grands champs entravés

Ne cesseront pas de tourner

Pendant toute l’éternité

Autour de vos tombeaux muets

Leur immense et lente ronde de prisonniers

 

Armand Robin poème expédié à Jean Paulhan en octobre 1936 et resté inédit.