robin_index.gif (9504 octets)

chrono.gif (1744 octets) poesie.gif (2192 octets) roman.gif (1868 octets) traduction.gif (2450 octets) critique.gif (1979 octets) ecoutes.gif (2186 octets)
icono.gif (2534 octets) proses.gif (2040 octets) lettres.gif (2171 octets) theatre.gif (2064 octets) radio.gif (1706 octets) voix.gif (1867 octets)
radio3.gif (8671 octets)
biblio.gif (1004 octets)
temoins.gif (1901 octets)
contact.gif (1838 octets)

Armand Robin: les écoutes de radios

Le bulletin d'écoutes

poinviol.gif (896 octets)En avril 1941, Armand Robin devient employé au Ministère de l'Information au service des écoutes radiophoniques en langues étrangères comme "collaborateur technique".

Si on l'en croit, c'était un travail très lourd: de 12 à 18 heures par jour (?), effectué à son domicile et qui débouchait sur la rédaction d'un compte-rendu. Vers midi, il venait le déposer au Ministère de l'Information. Ces écoutes n'étaient donc pas clandestines, comme on l'a trop souvent écrit, mais bien officielles, ce qui ne veut pas dire qu'elles ne comportaient aucun risque. Le bulletin était ensuite ronéotypé et diffusé dans divers services ministériels et à la Présidence du Conseil. Aucun d'entre eux n'a pu être retrouvé pour l'instant, les archives du Ministère de l'Information ayant "disparu". Il s'agit là de la première version des Bulletins d'écoute tels qu'ils seront produits après la guerre.

poinviol.gif (896 octets) En 1942,  dans l'illégalité la plus totale, il transmet des doubles de ses Bulletins d'Ecoute au Service Clandestin de l'Information, à l'Office Algérien et sans doute au journal L'Humanité, Robin se déclarant communiste. Il en communique également à Jean Paulhan, sachant bien que celui-ci s'est engagé dans la Résistance. Il lui arrivera aussi de transmettre des messages personnels émanant de Londres et captés à la radio

poinviol.gif (896 octets) En août-septembre 1943, Robin vit deux mois de rupture totale. Au Ministère, ce sont des provocations incessantes, de plus en plus accentuées, et donc voulues: il lui arrive de crier "Vive Lénine! Vive Staline! au passage de ses supérieurs hiérarchiques ou de personnalités politiques! Ceci conduit à la mise à pied, malgré une intervention de Laval. A-t-il vécu 5 semaines sous la surveillance de la Gestapo, à la suite d'une dénonciation comme il le raconte? C'est possible. En tout cas aucune charge n'est maintenue contre lui, à cause de son comportement jugé irresponsable, dit-on; mais au mois de septembre, il ne fait plus partie du personnel du Ministère. Dans un premier temps il sera révoqué purement et simplement. Début octobre il enverra à la Gestapo sa Lettre Indésirable N°1.

poinviol.gif (896 octets) En mai 1944, Armand Robin reprend  à titre personnel le Bulletin d'écoute pour l'Agence d'Information et de Documentation ainsi que pour la presse issue de la Résistance: Combat et L'Humanité, au moins: en tout une dizaine d'organismes, d'après lui. Le tirage s'élèvera à 45 exemplaires en 1957, ce qui correspond sans doute à son maximum. Parmi les abonnés on cite couramment -mais sans jamais donner de date de début d'abonnement- le Quai d'Orsay, le Comte de Paris, le Vatican, La Fédération Anarchiste, Le Populaire, Le Canard Enchaîné, La Gazette de Lausanne, (Ouest-France?). Mais aucune vérification n'a donné de résultats concrets. Au début la parution semble être quotidienne -bi-hebdomadaire par la suite- et coûte 3 000 f par mois, ce qui permet à Robin de gagner sa vie au prix d'un labeur acharné et d'une préoccupation de tous les instants. Lorsqu'il se déplace -ce qui lui arrive souvent- il ne le fait jamais sans la radio, voire le magnétophone; divers témoignages nous le présentent -dans l'urgence- à la recherche d'une prise de courant ou d'une machine à écrire en état de marche.

poinviol.gif (896 octets) Le bulletin -titré LA SITUATION INTERNATIONALE D'APRES LES RADIOS EN LANGUES ETRANGERES- se présente sous la forme de feuilles ronéoptypées (6 à 8 pages) dans les bonnes années, . Les rubriques y sont classées et l'on commence en général par celle de la "dernière heure". Par rapport aux autres "lettres d'information" de l'époque, celle de Robin a ceci de particulier -outre son sujet- qu'elle est entièrement réalisée par son auteur: écoute, traduction, transcription, analyse, frappe, impression, diffusion le plus souvent par portage individuel. Le tirage est variable: de 35 exemplaires en 1955, il monte à 45 en 1958 pour 8 numéros par mois. Même malade, Armand Robin fait l'impossible pour satisfaire ses abonnés: le dernier numéro paraîtra quelques jours seulement avant sa mort, non sans avoir annoncé une interruption temporaire pour cause de maladie.

Beaucoup de ces bulletins ont disparu. Parmi ceux qui ont été retrouvés, le plus ancien est de 1952.

 

 pointver.gif (1144 octets)Dans Têtes d'Affiche, éd La table Rnde, 1975, André Reybaz évoque l'univers matériel de Robin et une séance d'écoute un soir où il était invité à dîner:
Une forêt vierge, pas de lianes, de fils électriques. Ça pend, jaillit, s'entremêle, se raccorde de partout, se branche sur des avalanches de radios de toutes époques. Le moindre court-jus on est fin grillés. Je n'ose bouger. (...)
La cuisine, elle est parfaite pour  les écoutes radio, les plus clandestines: on peut les faire gueuler, jamais repéré! Du capitonné soigné, et recherché, quel camaïeu de noir. je pousse mon doigt contre un mur, j'arrête vite. je le regarde mon doigt, loin du nez, consternant, jamais je ne réussirai à le ravaler. (...)

Il sourit :
- Ecoutons Moscou, voici l'heure...
- Hélas, je n'entends pas le russe.
- Préfères-tu Sumatra ?
Il se casque, tourne des boutons, s'impatiente, se fige respectueux, puis éclate de rire, devient cramoisi:
- Menteurs! Porcs à cinq queues! Fourmis crasseuses Ah ! Ah !
Il ne peut plus respirer. Il suffoque. Tape du talon, frénétique. Il s'arrache les écouteurs.
- Banal ce soir. La routine. Rien à signaler.

 livrevieux.gif (469 octets)  Pour lire un extrait d'un bulletin d'écoute    Pour visualiser une reproduction de 1ère page de bulletin

 pointver.gif (1144 octets)Quelques rares bulletins d'écoute ont été reproduits - réécriture ou fac-similé- et peuvent être consultés dans diverses publications:

Références

Publication

éditeur

présentation

 16-17/6/52: N° 42

 La Fausse Parole

 Le Temps qu'il fait

 retranscription

 10/1/55: N° 2

 Ecrits Oubliés I

 UBACS

 retranscription

 14-15/1/55: N° 3

 Plein Chant 1979

 Le Temps qu'il fait

 fac similé

 9-10/2/55: N° 9

 La Fausse Parole

 Le Temps qu'il fait

 retranscription

 1-2/6/55: N° 38

 La Fausse Parole

 Le Temps qu'il fait

 fac similé

 13-14/6/57: N° 43

 Plein Chant 1979

 Le Temps qu'il fait

 fac similé

 16/7/58: N° 43

 Ecrits Oubliés I

 UBACS

 retranscription

 12/3/61: N° 24

 Ecrits Oubliés I

 UBACS

 retranscription