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Armand Robin :
critique à la revue Esprit : 1937-1940

- Roger Breuil La Galopine 11 / 1937 -

 

Roger BREUIL :  La Galopine Gallimard

Les personnages de Breuil, sa « Galopine » surtout, intriguent par leur mystérieuse nullité ; les Leveu sont quatre à se sentir uniques, alors qu'ils sont simplement seuls. Ils découvrent l'un après l'autre qu'il leur faut aller au-delà d'eux-mêmes pour continuer à se justifier vis-à-vis de leur propre destin.

Mais l'œeuvre, en suivant leur errance déchirante et banale, s'assure à grand' peine son unité; elle est faite de la rencontre de plusieurs hasards venus de tous les coins du monde; ces vagabonds casaniers sont trop médiocres pour que le meilleur puisse se passer en eux ; à peine s'il se pose en eux ; leur vie se forme difficilement, n'aboutit qu'à la grisaille; l'essentiel naît près d'eux ou plus loin qu'eux; ils commencent rarement leur vraie histoire ; aussi leurs gestes, leurs paroles ne livrent-ils rien d'attachant. - Le récit humain perd son équilibre au profit de l'idéal qui va surgir ; d'une matière digne de l'art, R. Breuil n'a pu ainsi tirer qu'une œuvre peu décisive.

 

Tel qu'il se présente, accablé par ses héros, ce roman témoigne d'une expérience assez ample pour donner confiance ; la synthèse manque, mais non l'envergure. Le plus curieux est, semble-t-il, que le livre, laisserait une plus forte impression, s'il se proposait en fragments détachés. Certains épisodes sont autant d'excellentes nouvelles ; peut-être étaient-ils les seuls nécessaires. - D'ailleurs, le ton de la phrase, volontiers court et nerveux, conviendrait sans doute davantage au désenchantement d'un art bref et brusque ; la technique du roman de R. Breuil joue sur une matière réduite, tandis que le récit joue sur une matière longue : l'histoire d'une famille. R. Breuil a conquis l'essentiel : ce n'est pas assez.

Armand Robin Esprit, novembre 1937

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