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Armand Robin : La poésie

oeuvres de jeunesse


                  


Photographie

Maison basse. Une lettre au chaud près des barreaux,

Qu'admire une lasse, sainte mère d'ouvrières :

Celle qui me fait riche, un visage si beau

Que Je veux l'emporter pour être  roi sur terre...

 

Le papier, que semblent lire et haïr ses mains

D’illettrée, lui venait de sa troisième fille

Et quand j'eus déchiffré que l'absente avait faim,

Je fus surpris de voir un habit de soleil,

 

Le même qu'en été sur les blés immolés

Naitre parmi la coiffe, la robe et la dentelle

De la plus pauvre femme et la plus désolée,

La seule méprisée et la seule éternelle.

 

Sous des chatons de noisetiers, qui méditaient,

En se passant d'oiseaux et presque de murmure

Je pus, sans qu'elle eût peur, lui "tirer son portrait ».

Sur son visage souriait une blessure.

 

Certains que les foins, les roseaux, le talus,

Le ciel l'accompagnaient, qu'elle n'était pas seule

Devint cette "boîte" dont le bois ne pensait plus,

Elle fut sur les joncs humble ignorante et belle.

 

Son bras droit se livrait aux houx hospitaliers

Qui ne font aucun mil quand la main reste franche.

Un chêne, l'air d'un dieu, défendait la  bonté,

Le bouclier du jour bougeait de branche en branche.

 

Je sus, tant Je l'aimais, exiger du matin

Qu'il la fête et depuis me voici sans rival:

Je pleure comme Adam accablé d'un jardin,

Moi qui porte une pauvre image seigneuriale.

Armand Robin, Village du Ouesquer, 1937.  Pour en savoir plus sur les circonstances de l'écriture voir l'éphéméride à l'année 1937



 

     Poésie personnelle
          Ma Vie Sans moi