TU PEUX RESTER, TU POURRAS M'AIMER
Avant elle et son corps féminin si frais
Du parfum pour l'annoncer viendrait,
Derrière elle tout délice viendrait,
Pudiquement elle saluerait.
Elle m'ignorerait, ne m'aurait vu jamais,
S'asseyant à mes pieds elle regarderait,
Regard dans mes regards, et des heures crouleraient
Et, craignant toute crainte, elle dirait :
« Je suis jeune fille, je suis étrangère, je suis pure,
Aucun garçon ne me vit jamais,
Je suis belle, je suis pauvre, je suis sans patrie,
J'aimerais vous aimer. »
Et moi, regard dans ses regards, je la regarderais,
La prenant pour malade ensauvagée, je lui dirais :
« Jeune fille, que soit faite ta volonté,
Tu peux rester, tu pourras m'aimer. »