Armand Robin: l'oeuvre libertaire
* André Ady, projet de préface, 1946 *
Ces poèmes d'ADY devaient paraître aux éditions GALLIMARD. Ces éditions, en cédant devant les réactionnaires communistes, en s'abaissant à éditer malgré leur médiocrité fatale des oeuvres de petits-bourgeois inscrits par haine du peuple au parti bolchevik, ont blessé la fierté et la beauté de l'AME des salariés. Un poète, s'il est authentique et si, né du peuple, il tient à rester envers et contre tout fidèle au peuple, ne peut accepter que son travail soit publié par des éditions qui osent éditer de l'Aragon ou de l'Eluard ; surtout il ne peut accepter d'être publié là où le capitalisme, par communauté d'intérêts, fait des concessions à l'extrême-droite, c'est-à-dire au bolchevisme. Les bourgeois s'inclinent devant Lénine, les prolétaires le maudissent (j'ai vécu dans la fasciste URSS, je ne crains aucun démenti d'aucun travailleur russe qu'on laisserait parler librement.) Ayant lu toutes les oeuvres petites-bourgeoises d'Hegel, de Marx, de Lénine et de Staline, ces non-âmes de comptables, j'ai mesuré le danger qui pèse sur tous les travailleurs. Fragment datant de 1946, inédit du vivant d'Armand Robin, retrouvé dans son appartement après sa mort. Il s'agit d'une ébauche de préface aux poèmes d'Ady qui paraîtront aux éditions anarchistes la même année. Première publication in Armand Robin Multiple et Un, Plein Chant, automne 1979. La reproduction du tapuscrit ci-dessous indique combien le texte a été travaillé avant d'être abandonné :
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