CAILLOU EN ÉLAN LANCÉ
Caillou en élan lancé, vers ton sol repenché,
O mon pays si petit, répété,
Chez lui rentre ton fils.
Dans les lointaines tours il séjourne tour à tour,
Tourne pris de vertige, s'effarouche, croule au séjour
De poussière d'où il prit jet.
S'évadant chaque jour, nul jour il n'est sauvé
Des hongroises désirances, tantôt rapaisées,
Tantôt hérissées comme jamais.
Je reste chose à toi dans mon immense emportement,
Mon immense infidélité, mon amoureux tracassement
Magyar mornement.
Caillou en élan lancé, passivement sauvage,
O mon pays si petit, exemplaire image sur ton visage
S'abat ma ressemblance.
O douleur : vainement delà toute visée
En cent élans on me lancerait, mon vol retomberait
Même au centième élan, au tout dernier élan.