AVIS AUX VEILLEURS
VEILLEURS, AIGUISEZ VOTRE GUET,
Dans les nuits à semailles d'étoiles,
Les lucioles de Saint Jean dans le verger,
Les souvenances d'étés décédés
- Étés de Florence mêlés
Aux adieux d'un Lido d'automne -,
Les souvenances d'aurore embuée
Sur le luxe fripé d'une salle de danse,
Les beautés surgies, vécues, dépassées
Et qui jamais ne pourront être des trépassées,
Les vivants et des morts par nous gardés,
Les ensouriements lointainement venus des coeurs,
Tous, orphelins, vous regardent, angoissés :
VEILLEURS, AIGUISEZ VOTRE GUET.
VEILLEURS, AIGUISEZ VOTRE GUET :
La Vie, elle est vie et vivre elle veut ;
Elle n'a pas donné toutes ces beautés
Pour qu'aujourd'hui sur elles viennent danser
De sanglantes, stupides férocités.
Chose si désolée est d'être un homme,
Chose si monstrueuse l'évangile de l'animal-héros,
Mais les nuits à semailles d'étoiles
Même aujourd'hui interdisent qu'on oublie
La foi en l'homme, Beauté sur le métier !
Donc, ô vous qui toujours veillez, désertés,
VEILLEURS, AIGUISEZ VOTRE GUET.