La Bretagne, c'est un univers ou, si on veut, c'est une patrie mondiale. C'est une patrie forte et non pas dolente et plaintive, ainsi qu'a eu trop tendance à la faire apparaître la littérature française qui s'est occupée des choses de Bretagne. Cette Bretagne universelle, cette Bretagne qui n'est pas localisable, c'est pour nous le point de vue de l'âme, ce qui est encore mieux, ce qui est encore plus haut que le point de vue de l'esprit. Il est clair que ce lieu parfait de l'âme se trouve être aussi par nature le lieu parfait du génie poétique.
O sainte nef de la nuit plafonnée de velours,
0 santual an noz pallennet gant voulouz,
0 neved an noz, Haute nef de la nuit,
De stellaires lampes à tes lustres luisent
Stered ennãn da c'houleier o lugerniñ
Nuit pure, si gente en ta calme nuitée
Disourr, didrouz...
Ni bruit chutant, ni chuchotis...
Seul, là-bas, au long du lac, le silence des chutes
De grenouilles glissées en la fraîcheur de l'onde
Nemet du-hont war lez al lenn,
Lamm ur glesker efreskter an dour.
Armand Robin Poésie sans passeport. Emission du 13/4/1952: Poésie Bretonne. Le texte breton est de Maodez Glandour.
Le texte des émissions Poésie sans Passeport a été retranscrit en 1990 par Françoise Morvan dans le volume éponyme et a été publié aujourd'hui par les éditions Ubacs, aujourd'hui disparues. Diffusion par Coop-Breizh