PAQUES, FETE DE LA JOIE texte d'Arrmand Robin montage
musical et mise en ondes de A.-C. Gervais sous la direction de M. Pierre Sabatier, chef des émissions littéraires de la Radiodiffusion Nationale et de M. Jean Renon, rédacteur en chef de « Radio - Jeunesse » Cette émission a été diffusée sur les antennes des postes d'Etat de la Radiodiffusion Nationale le 25 avril 1943, jour de la fête de Pâques, de 9 heures 10 à 9 heures 30, avec la distribution suivante : Juliette Faber, Gisèle Parry, de l'Odéon Louise Conte, de la Comédie-Française Jean Desailly, de la Comédie-Française Jacques Dacqmine, de la Comédie-Française François Perrier, Roger Blanc *************************** PAQUES, FETE DE LA JOIE Que les sons à la ronde s'assemblent, forment une guirlande de puissance pour mener le monde ! Ainsi au printemps dans tout village, dans tout pays, les paysans se donnent la main, dansent autour d'un beau soleil captif ! Le rythme venu de l'homme soudain règne ! La vieille terre rapidement quitte ses froids, ses glaces, ses réserves ; elle éclate, large et vaste, elle se livre, se donne ; du monde entier, de toutes les ères, accourent hâtifs, des chants d'oiseaux, des murmures de ruisseaux, des accords nés de l'âme ! Le Jéricho de la tristesse tombe ! Toute tombe descend vers sa tombe ! Le sombre hiver, la triste guerre succombent ! Les songes païens, chrétiens, Les cieux issus du coeur humain, Poussent comme herbes dans les prairies ! Déchirant sa couronne de ronces, Pâques En grande hâte conclut un pacte Avec l'alléluia des fleurs, Dresse, tresse une arche de joie Avec le blanc des nuages vogueurs. Partie musicale et sonore : quelques bruits - chants
d'oiseaux, bruits de ruisseaux, etc.. puis les
«Oiseaux» d'Aristophane ; l'appel des Oiseaux (vers 227-260), texte accompagné en
sourdine de quelques mesures de « La
poule » de Rameau. Popo, popopoi, popoi, popopopai, popoi, io, io, venez, venez tous ici mes frères ailés, tio, tio, tio, tio, tio, tio, vite, accourez à ma voix, trioto, trioto, totobrix, et toi, francolin, francolin, nous rassemblons ici toutes les tribus des oiseaux au long cou, allons, venez tous ici, ici, ici, ici, ici, ici, torotorotorotix, kakkabau, kakkabau, torotororatorolilix ! Commençant en sourdine dès la fin de ce texte, un passage du « Choeur des Oiseaux » de Jannequin, correspondant au texte suivant : Réveillez-vous, coeurs endormis ! Rarifarion, fereli, joli, vous serez tous en joie mis ! Vous orrez à mon avis que fera le roi mauvis d'une voix authentique ; l'étourneau sera parmi, titi, piti, cheuti, thoui, rossignol du bois joli, votre gorge jargonne, tar, tar, tar, friam, friam, veleci, coqui, coqui, qui lara, qui lara, turri, turri, téo, téo, tycun, tycun, huit, huit, quio, tar, tar, tar, gouquet, quibi. Ensuite fragment du « Sacre du Printemps » de Strawinsk (choisi dans « La Danse de la Terre »). Ainsi dansent cris et bruits. L'harmonie et le désordre de l'allégresse soulèvent l'âme. Voici que l'homme se réveille à sa force, à ses espoirs, qu'il ressuscite vraiment à son destin au milieu des chants de joie. Il semble que la terre invite toutes les nations à frapper des mains toutes ensemble. Environné de sons exaltants, l'homme monte vers des hauteurs d'où la vie lui paraît vaste, lui paraît gloire, l'espace sous le soleil est large comme un songe soudain sans bride, il n'est point de coeur auquel ne parvienne l'hymne du poète: J'ai hiverné dans mon passé Revienne le soleil de Pâques Pour chauffer un coeur plus glacé Que les quarante de Sébaste Moins que ma vie martyrisée L'hiver est mort tout enneigé On a brûlé les ruches blanches Dans les jardins et les vergers Les oiseaux chantent sur la branche Le printemps clair l'avril léger. Cantates et fanfares en quelques jours ont ouvert toutes les syllabes ; et plus large que toutes, la syllabe « Pâques » éclate ; Pâques ! Avant même qu'intervienne un Dieu, toutes les gloires humaines passent dans ce mot : Pâques ! Les vieux villages, les vieilles races, les vieilles audaces, les vieilles victoires ; depuis le début des âges, à ce moment de l'année, les peuples ont déployé leur puissance, leur joie, fait bombance d'âme et de corps. Ecoutez comme partout ce moment de passage entre l'ombre et le soleil, entre la mort et la vie, fut l'occasion d'un déploiement de réjouissances, de chants de triomphe : on dirait que soudain, en ces quelques jours de grâce, l'homme est passé de sa faiblesse à sa puissance ; il se cachait, il se déploie ; il se terrait pour échapper aux froids, il s'enveloppait d'inertie, le voilà qui se répand, se multiplie ; il va comme un frère vers les arbres, les monts, les eaux ; les armées où la mort a le plus fauché chantent à grande voix ; Pâques ! c'est un nom pour un chrétien ! mais avant cela, ce fut un nom pour les hommes : Ici une sorte de pot-pourri de chants : un fragment
de chant chinois, (la fête correspondant à
Pâques est la plus grande fête là-bas) un chant arabe, un chant russe, enfin quelques
fragments de sons de tambourins, de fifres, etc. (c'est-à-dire des sons d'instruments
bruyants). Le tout se terminant par des sonorités de trompettes. Le triomphe de la trompette monte ! Le Jéricho de la tristesse tombe ! Toute tombe descend vers sa tombe ! Comme un ciel promis s'élargit le monde ! Le monde comme une seule trompette vers Dieu monte ! C'est aujourd'hui que succombe le vieux monde. Les fleurs, les oiseaux, les ruisseaux, les bruits des peuples furent les complices de la résurrection bien avant que l'âme ait conçu cette image ! Reprise très brève des parties musicales
précédemment indiquées; les sons sont repris (ou
plutôt rappelés) sous une forme plus éclatante préparant l'alléluia qui va venir. Plus loin, plus haut que l'homme les bruits des ruisseaux, des oiseaux, l'éclat presque sonore du soleil, la lueur des lunes, désormais dans l'aube presque semblable aux clairières, oui, plus large, plus vaste que l'homme, les cris des peuples, la gloire des victoires courant en tête des armées, oui, plus bleu, plus pur que l 'homme, la trompette de ce jour de grâce sonne pour la victoire en soi, sonne, tonne pour la victoire des victoires, la gloire des gloires, la joie des joies. D'abord, quelques coups de canons, puis un fragment
de l'ouverture à grand orchestre en Si bémol de Mozart, un fragment de la première
moitié de ce texte musical. Aujourd'hui, sous ces promesses de soleil, de fleurs et de fruits, sous ces attentes de calme chaud, sous cette frénésie de paisible joie, qu'attendrait-on de l 'homme sinon un bond entier de son âme, sinon la renaissance de toutes images ? On a peinturluré de vert, de bleu, et de rose toute une destinée, on l'a allégée jusqu'à ce qu'elle devienne magie ! L'air autour de nous bientôt sera un beau gars du Dimanche ayant mille contes à écouter à l'oreille des fleurettes. Le ciel bientôt sera si profond que déjà de lui nous attendons nous ne savons quoi de plus triomphal. Si humble que soit l'homme, il est de partout dépassé; si nous allons, comme l'air limpide aujourd'hui plus aisément nous le permet, si nous allons chez le paysan breton, nous l'entendrons chanter. Ici, 10 secondes de biniou. Gai ! Gai ! le Pauvre est gai ! Gai ! le malade est gai ! Gai ! ce matin les pommiers ! Ont parfums, ont odeurs de gaîté ! Gai ! Gai ! les malheureux sont gais ! Au Japon aujourd'hui, comme cela se fait depuis mille ans et plus, les maîtres ont dit à leurs élèves : C'est la fête des cerisiers ! Soyons chacun une feuille de leur gaîté ! et ils ont mené leurs écoliers en pleine forêt, cela dans le moindre village, l'hiver et les canons tonnent peut-être encore aujourd'hui au loin, ont-ils dit, mais voyez tout le Japon est couvert de ces millions de cerisiers fleuris ; un destin d'air aujourd'hui nous entoure, nous promet le sort et le parfum des fleurs ; souriez tous et dites merci au ciel ! Et pendant ce temps-là les parents des écoliers, et les parents des maîtres, spontanément, s'en sont allés admirer les mêmes fleurs de cerisiers ! Et de toute une terre de 100 millions d'hommes s'élève un regard qui est autre chose que la terre et que les fleurs contemplées, que les cerisiers admirés : c'est un regard vers la plus grande joie désirée. Et ce même jour en Irlande, en cette contrée intérieure où les nuages toujours durent, les moindres villageois croient soudain que le ciel infiniment bleu va se lever, qu'ils vont voir le soleil faisant fondre la dernière brume ; et là aussi, en cet autre bout du monde, tout n'est que regard vers une plus grande joie désirée. Car la joie que donne cette journée est peu de chose, chez tous, auprès de la joie dont elle est le signe : l'allégresse d'aujourd'hui n'est plus que la promesse d'une plus forte allégresse, l'allégresse d'aujourd'hui que sent l'homme devant son destin n'est qu'un exercice devant l'allégresse que son destin cherche. Beethoven, 9è symphonie, dernière partie (avec churs
: « La joie descend » et « tenez-vous embrassés, millions d'êtres »). Et maintenant pour donner toute voix possible à la Terre, nous ferons entrer un Faune : l'homme un instant le regardera : le Faune criera : Le Faune Ha ! Ha ! Ha ! voici la terre qui s'ébat comme une vieille folle, tout simplement parce que le soleil luit, que l'air est plus doux, que mai est là ! Adorable cette vieille drôlesse ! Elle est ivre de ses nouveaux bourgeons et moi, pendant ce temps-là, j'embrasse la jambe blanche et fine des hêtres, je m'accole à la fine tige des fleurs, je les salis éperdument, je triomphe avec l'air, ce mauvais garçon que je connais depuis plus longtemps que vous tous, il y a joie, je le sais : cest Pâques, je le sais mais moi je vis en bas de la joie, en bas de Pâques : Vous avez en l'âme deux joies, l'une qui tombe, l'autre qui monte ! Ecoutez-moi ! je suis la joie qui tombe, la joie la plus douce en Bretagne, on me connaît bien : Tous ces Bretons travaillent toute l'année sans jamais se relever ! mais vienne Pâques, vienne la joie, vienne moi ! tous ils boivent du cidre, du vin, de l'eau-de-vie, en veux-tu en voilà et tous vers midi, le dimanche de Pâques, sont sur la grand'place qui tournoient, qui festoient, douloureusement, comme de pauvres gens, qui n'ont jamais d'autre joie. Vous devriez donc dire en pensant à moi : Hourrah ! c'est lui, lui seul qui donne les filles aux beaux gars, c'est lui, lui qui verse aujourd'hui le vin, le cidre jusqu'à ce que tous puissent noyer leur pauvre souvenir d'avoir été des êtres d'hiver, des êtres soumis, des êtres torturés, massacrés, des êtres de froid ! Vive moi ! Partie musicale et sonore en sourdine pour tout ce
passage : Grieg : Dans « Peer Gynt » , la danse d'Anitra, puis pendant quelques
secondes et en sourdine, quelques mesures du « Prélude à l'après-midi d'un Faune ». Quelqu'un C'est le Quasimodo du père Hugo ! Il y a erreur ! nous voulons Pâques : Nous voulons la joie, la droite joie, la joie très simplement déployée, la joie semblable à nos songes, la joie semblable aux chants d'oiseaux, aux bruits de ruisseaux, la joie sur terre, la joie dans les cieux, notre joie partout semblable à nous. Nous voulons le calme, le large et le vaste, nous voulons la mi-voix, presque le silencieux de la vraie joie ! Partie musicale et sonore. Bruits de vagues, très
lents, très atténués; puis le « Quatuor des Harpes » de Beethoven (10è quatuor en mi
bémol majeur, IV, adagio ma non troppo). Puis, quelque dix secondes de silence, de point
d'orgue ; alors reprendre très rapidement (pour un nouvel élan sonore) les bruits
d'oiseaux, de ruisseaux, de mer, les chants de victoire ; etc. déjà indiqués, monter en
ordre croissant et toujours très rapide (ce ne doit être quun rappel) jusqu'aux
sons les plus exaltants (par exemple finir sur une sonnerie de clairon) et brusquement le
récitant dira : Il est temps ! l'homme, sous le soleil, devant les fleurs, l'homme qui mêle sa voix aux chants d'oiseaux, l'homme attend plus haut, plus glorieux que soi ! l'homme aujourd'hui espère, il crie presque certain d'obtenir Accompagnement
d'un bref son de trompette. Le Jéricho de la tristesse tombe ! Toute tombe s'enfonce en sa tombe ! Le destin humain triomphe, monte ; L'homme enivré de fleurs et de ciel songe ; C'est le moment que quelqu'un semblable à notre songe, Quelqu'un de plus vrai que le soleil et l'ombre, Surgisse à jamais neuf hors de la tombe ! Nous avons conclu le pacte de joie Avec l'arche des nuages en fleur : Nous attendons de ce soleil vainqueur Qu'il nous donne notre miracle de Joie ! Que notre ivresse bien plus haut que nos âmes Plus haut que ce soleil soit une flamme ! Des sons de trompette (un « flourish of
trompet ») beaucoup plus sonore; puis un fragment de la « chevauchée des Walkyries
» de Wagner, qui est une formidable fanfare. Maintenant, c'est l'heure des joies. Maintenant, préparé par tous les bruits, aidé par tous les peuples de tous les temps et par les plus hauts songes de l'homme, maintenant, semblable à ce ciel endimanché que le printemps promet, oui, maintenant peut paraître celui dont le livre a dit : Il apparaîtra parmi la jubilation des roses, Il surgira alors que l'homme aura encore les yeux pleins de la poussière des songes, Il sera là lorsque l'homme étendra jusqu'à la folie ses espoirs, Il sera là lorsque le plus pur, le plus meurtri des peuples, au-dessus du sang de ses enfants, criera l'espoir. Il sera là, vêtu de ronces et d'aubépine, printemps amer. Il sera là lorsque vos coeurs auront dépassé l'hiver, la guerre. Lorsque les trompettes auront détruit le Jéricho de l'amertume C'est l'heure « toute tombe s'enfonce en sa tombe». Le pacte du ciel et des fleurs et le pacte des fleurs et du coeur sont le grand signe. Un Dieu soulève sa tombe, surgit au monde Portant au long du corps les seules traces du soleil ! A partir de « Lorsque les trompettes. .. » accompagnement sonore et musical pris dans les psaumes, quelques-uns de ceux dont la sonorité est la plus éclatante, le « Rorate de coelo » (Dimanche de l'Avent !), le « Magnificat», le Gloria in excelsis Deo « (un très court passage de chacun d'eux), le « Psaume XLVII » de Florent Schmitt, surtout le début (le passage où tout un peuple chante avec frénésie: « Gloire au Seigneur »). L'espoir est partout en rumeurs, il prend les vastes proportions des fleuves, des mers, des vents, des nations en marche. Accompagnement sonore et musical. Faire entendre
rapidement ces bruits ; finir sur un brouhaha de peuples. (Pour cette dernière partie, le
choeur très court qui dans la « passion selon Saint-Mathieu » de Jean
Sébastien Bach reproduit les clameurs d'une foule.) . . . Qu'attend, qu'appelle toute cette énorme joie ? Qu'attend cette partout enmarche vers les fleurs, ce ciel immobile enfin dans son bleu, stagnant dans son vaste midi, qu'attendent ces âmes où le bonheur éclate comme une très précise et très sûre folie ? Voici la terre des plus désespérantes solitudes ? La steppe partout réduit l'homme, le traque, lui montre devant ses songes et son besoin d'aimer un vide toujours gris. . Accompagnement sonore et musical. Un fragment du
début de la Khovantchina de Moussorgsky. ... mais c'est justement dans ce monde désolé que s'abordent aujourd'hui avec mot magique, un mot qui ouvre tous les sourires et tous les soleils : Christ est ressuscité ! Christ est ressuscité ! Christ est ressuscité ! Accompagnement sonore et musical. Ici éclate le chant de lalléluia. Eclatent également des sonneries de cloches, en crescendo ; cette partie sonore, plus longue que toutes les précédentes ; en sourdine le speaker dit : Les armes de Jésus, c'est le vallon fleuri, Mais plus que le printemps galamment refleuri Les armes de Jésus, c'est le vallon fleuri, Mais plus que le printemps incessamment fleuri Et plus que le printemps insolemment fleuri Et plus que le printemps imprudemment fleuri, Et plus que le printemps effrontément fleuri Les armes de Jésus, c'est un coeur tout fleuri, Plus que le jeune coeur au printemps refleuri. Cette partie musicale se termine sur la fugue de lAmen
dans le Gloria de la « Missa solemnis » de
Beethoven. La joie désormais est si sûre que la guerre, la douleur et la mort disparaissent même de la mémoire. Pâques occupe calmement tout l'espace ! Vers Pâques s'allient les bruits apaisés... Donner quelques bruits très doux, fondus sur la
musique large et très lente et très douce, très sûre d'elle, du « Quatuor des harpes
», adagio ma non troppo. . En ce moment donc, en cette aube de Pâques, fête de la joie, fête du large espace, fête du vaste calme, fête de l'âme et de sa joie, nous pouvons sous les sons des cloches... Quelques carillons. Nous pouvons avec l'aide des ruisseaux, des oiseaux, des plantes et du ciel réveillés, nous pouvons très doucement, très lentement vous conter la plus belle histoire de résurrection, vous annoncer encore une fois la plus stable des allégresses : Apporter tous les soins à la diction du récit
évangélique : Donc Jésus était mort depuis trois jours ; les cieux s'étaient assombris, des ténèbres balafraient la terre et les coeurs. Les saintes femmes pleurent. De grand matin, ce matin, elles se rendent au sépulcre où toute joie semblait à jamais ensevelie ; elles viennent avec les aromates qu'elles avaient préparées ; elles se disaient entre elles : « Qui nous ôtera la pierre qui ferme l'entrée du sépulcre ? » Et c'est ainsi qu'hier encore les âmes partout sur notre terre d'aujourd'hui se disaient : « Qui nous ôtera la pierre qui nous interdit la joie ? » Levant les yeux elles s'aperçurent que la pierre avait été roulée de côté. Entrant alors dans le sépulcre, elles virent un jeune homme assis à droite, vêtu d'une robe blanche et elles furent saisies de frayeur. Mais il leur dit : « Ne vous effrayez pas, vous cherchez Jésus de Nazareth qui a été crucifié, il est ressuscité, il n'est point ici, allez dire qu'il va se mettre à votre tête ». Sortant alors du sépulcre elles s'enfuirent, car le tremblement et la stupeur les avaient saisies. Or Jésus ayant ressuscité le matin, ce matin, apparut d'abord à Madeleine, et Madeleine alla l'annoncer à ceux qui s'affligeaient et pleuraient. Et Jésus se présenta devant eux et leur dit : « Salut ! ». Et eux s'approchaient et lui baisaient les pieds, se prosternant devant lui avec une grande joie. Alléluia, Sons de cloches. Ecoutez ce que tout chante : « Le monde de la joie va renaître ! L'univers de la joie triomphe ! La victoire de l'âme est là ». Accompagnement sonore final. |
Le texte complet de Pâques, fête de la joie a été publié à l'origine par le Commissariat Général à la Jeunesse le 15 février 1944, sous forme d'un in 4, format 289x215mm, sous le titre 5 Célébrations radiophoniques. Il avait en effet commandé 5 émissions de radio correspondant aux 5 plus grandes fêtes religieuses de l'année 1943 à trois écrivains : André Fraigneau : Saint Louis prisonnier, Le destin de Jeanne d'Arc ; Armand Robin : Pâques fête de la Joie ; Maurice Audin (qui sera aussi l'imprimeur) : Présence des Morts, Le Noël des hommes que Dieu fait enfants. Les textes étaient accompagnés de musiques de Henri Sauguet et César Geoffray.
Partition d'Henri Sauguet pour Pâques, fête de la Joie, 1943 |
Edition 1944 |
En 1982, Les Editions Calligrammes, Quimper, avaient réédité ce texte. Edition épuisée depuis longtemps.