robin_index.gif (9504 octets)

chrono.gif (1744 octets) poesie.gif (2192 octets) roman.gif (1868 octets) traduction.gif (2450 octets) critique.gif (1979 octets) ecoutes.gif (2186 octets)
icono.gif (2534 octets) proses.gif (2040 octets) lettres.gif (2171 octets) theatre.gif (2064 octets) radio.gif (1706 octets) voix.gif (1867 octets)

thomas.jpg (5347 octets)

biblio.gif (1004 octets)
temoins.gif (1901 octets)
contact.gif (1838 octets)

Armand Robin: témoignages

- Henri Thomas -

livrevieux.gif (469 octets)Cet anarchiste paisible -si présent et si absent, hors des lieux et du temps- trouva dans notre temps, jusqu'à vingt-quatre heures par jour, d'où résultait une énorme consommation de papier. La famille dont le poète était tragiquement séparé depuis de nombreuses années, ayant renoncé à la succession, son appartement était sous scellés, et c'est en une demi-heure que Georges Lambrichs et moi-même -grâce à une autorisation providentielle - dûmes litéralement arracher de sous les pieds des déménageurs, de nombreux éléments, morceaux, fragments, lambeaux, brouillons -d'une immense montagne de papiers -sa vie entière - qu'il semble que le poète, avant de sortir pour la dernière fois, ait répandue rageusement dans sa chambre (?)

La Société Protectrice des Animaux, elle, avait obtenu une première levée des scellés pour venir chercher un écureuil en liberté, couché sur les registres du Commissariat de la rue de Bourgogne, à Paris (chez les hors-la-loi, comme il disait), mais disparu non moins mystérieusement que le poète.

Les déménageurs eurent vite accompli leur besogne. Les neuf dixièmes de la montagne aux trésors sont aujourd'hui retournés à la terre -à la terre ou à la mer: ce n'était plus même l'affaire des déménageurs mais des cantonniers.

Ces poèmes seront jetés à la mer. Puis que viennent les plus fortes vagues pour les perdre.

 
       Ce témoignage d'Henri Thomas est paru dans la revue  Cahiers des saisons, hiver 1964, éd Julliard