Je crois que les perpétuelles comparaisons
entre les langues, auxquelles nous étions exercés, notre initiation à l'indo-européen,
les références, également, aux langues finno-ougriennes et ouraloaltaîques, ont fourni
la première base de départ aux investigations linguistiques d'A. R. Il se famliarisa
avec les systèmes syntaxiques, les racines, de quoi faciliter ses apprentissages futurs.
N'y a-t-il pas un écho de ces révélations lyonnaises dans les litanies des livres et
des « sciences » réclamées au libraire par Yann (Temps qu'il fait P 60) ? Je note,
entre autres, : livres de sémantique, écrits védantiques, sanscrit, pehlvi, hongrois,
ombrien, akkadien, premier sumérien, tokharien. (...) 1943: réside 55 Rue Paul-Barruel, mais a un second domicile 50 Rue Falguière où se trouve son matériel ( postes très puissants ) pour ses écoutes radiophoniques, base de ses bulletins servis à de hauts personnages. A. Bourdon dit que A. R. fut dénoncé à la Gestapo : il s'est dénoncé lui-même par sa lettre, effectivement envoyée. Cependant, j'ai vu Armand plusieurs fois, en janvier, puis en juillet 43 : il n'avait nullement l'air d'un homme traqué. « Laval, me dit-il, a déclaré que j'étais un homme indispensable et qu'on ne toucherait jamais à moi ». Il avait un bureau au Ministère de l'Information ( rue de Solférino, si je ne me trompe ), où je lui ai rendu visite. |
Ce témoignage de Marcel Laurent est paru dans son livre Armand
Robin et la poésie poignante, 1980