L'année suivante, il est en khâgne au lycée Lakanal. Cest là,
sous le charme de Jean Guéhenno, que je le connus. Je le vois encore, au fond de la
classe, dans sa blouse grise: il avait l'air d'un moine! Il était " blanc sur blanc
", comme il dit dans le Temps qu'il fait, penché sur ses copies. Il lisait le grec
ainsi que le latin à peu près à livre ouvert (bien sûr, une version de Thucydide lui
causait, comme à nous autres, quelques difficultés). Il échoua deux fois au concours
d'entrée à l'Ecole Normale supérieure, la deuxième fois à l'oral je n'en fus guère
surpris, connaissant sa diction et son comportement dans la conversation courante qui, en
ce temps-là, n'étaient certes pas faits pour séduire les oreilles académiques!).
Pourtant il était si bon en français qu'après l'échec au concours, Jean Guéhenno lui
écrivit: "C'est en vous seul que j'avais absolument confiance." |