L'année suivante, il est en khâgne au lycée Lakanal. Cest là, sous le charme de Jean Guéhenno, que je le connus. Je le vois encore, au fond de la classe, dans sa blouse grise: il avait l'air d'un moine! Il était " blanc sur blanc ", comme il dit dans le Temps qu'il fait, penché sur ses copies. Il lisait le grec ainsi que le latin à peu près à livre ouvert (bien sûr, une version de Thucydide lui causait, comme à nous autres, quelques difficultés). Il échoua deux fois au concours d'entrée à l'Ecole Normale supérieure, la deuxième fois à l'oral je n'en fus guère surpris, connaissant sa diction et son comportement dans la conversation courante qui, en ce temps-là, n'étaient certes pas faits pour séduire les oreilles académiques!). Pourtant il était si bon en français qu'après l'échec au concours, Jean Guéhenno lui écrivit: "C'est en vous seul que j'avais absolument confiance." |
Ce témoignage d'Alain Bourdon
est paru dans la revue Etudes, janvier 1969