robin_index.gif (9504 octets)

chrono.gif (1744 octets) poesie.gif (2192 octets) roman.gif (1868 octets) traduction.gif (2450 octets) critique.gif (1979 octets) ecoutes.gif (2186 octets)
icono.gif (2534 octets) proses.gif (2040 octets) lettres.gif (2171 octets) theatre.gif (2064 octets) radio.gif (1706 octets) voix.gif (1867 octets)
bisio_noe.jpg (7547 octets)
biblio.gif (1004 octets)
temoins.gif (1901 octets)
contact.gif (1838 octets)

Armand Robin: témoignages

-
Marcel Bisiaux -

livrevieux.gif (469 octets) Ce n'est ni un romancier, ni un poète, ni un traducteur. Il semble bien que, depuis fort longtemps, il ait fait éclater toutes les définitions possibles. Infatigablement, il tente de recréer ce qu'il touche, les phrases, les mots, les sons. Il n'est pas de plus grand tourmenteur du langage. Pour lui, le son importe d'abord. L'image, avant tout s'adresse à l'oreille. Lui-même l'affirme: L'oreille voit.

Il connaît plus de trente langues et, quelles qu'elles soient, il les réduit à sa manière, les revivifiant dans une nouvelle et étonnante projection par on ne sait quelle magie, dont jalousement il détient le secret. Que d'une telle bataille de mots naisse la paix ou l'angoisse, lui seul pourrait nous le dire. Mais qu'on l'interroge, il restera muet quelques instants, souriant en lui-même, agréablement, de quelque mystification qui le remplirait d'aise et, finalement, en guise de réponse, sortira de sa poche une feuille dactylographiée, maintes fois pliée et dépliée, cent fois lue, mais quand même pour lui et pour nous, découverte de chaque instant: sa dernière rencontre avec Tou-Fou ; à moins ce ne soit, tout aussi poétique quelque virulente protestation contre l'ordre établi et ses gardiens, qu'il a, une fois pour toutes, baptisés "hors-la-loi" et chaque fois il a, pour les nommer, un inimitable et féroce mouvement de la bouche (…)

Le paradoxe lui plaît, mais il n'en fait pas une loi. L'insolite l'attire, mais il y vit, s'y meut comme de la plus naturelle démarche. Il joue de l'humour comme d'une inséparable balle attachée par un fil et qui revient, rapide et surprenante, chaque fois qu'on la chasse.

 

 
     Ce témoignage de Marcel Bisiaux est paru dans la revue  Arts, 24-30 avril 1953