Robert Prot évoque ceux qui font la
radio au Club d'Essai de la RTF :
Il faudrait pouvoir retranscrire ce qu'a été l'ambiance de ces moments vécus dans l'ombre du poète, au 37 rue de l'Université, entre cour et jardin, dans un charmant petit hôtel particulier, retiré des bruits du quartier Saint-Germain des Prés, dont cependant il faisait partie : Arthur Adamov et sa silhouette cassée s'avançant silencieusement dans le couloir qui menait au bureau de Jean Tardieu, suivi à quelques pas de Marthe Robert, son éternelle cigarette aux lèvres. Dehors, le poète Armand Robin s'efforçant de garer sa petite voiture dans la rue de l'Université et accourant vers nos studios, une épaisse liasse de papiers débordant de sa serviette, pour une émission sur le poète chinois Tou-Fou, dont il est le traducteur. P 11 Armand Robin, ce grand insomniaque qui avait su tirer parti de son handicap : la nuit, sur les ondes courtes, il écoutait les radios du monde entier et grâce à une grande facilité de compréhension des langues, il rédigeait des commentaires fort appréciés dans les ministères, dans cette période de guerre froide. Il a écrit des poésies et s'est fait le traducteur du poète chinois Tou-Fou. C'est cet aspect de son activité qui l'a amené au Club d'Essai où il a signé plusieurs émissions. P 89 |
Ce témoignage de Robert Prot est extrait de son livre Jean Tardieu et la nouvelle radio, éd L'Harmattan, avril 2006 |