Le polonais est l'une des premières langues étrangères apprises par
Armand Robin puisqu'il s'y attela dès 1932 à Lyon. C'est en 1955, à l'occasion de la
célébration du centenaire de sa mort, qu'il traduisit le poète polonais Mickiewicz
auquel il consacra une émission de radio dans le style de Poésie sans
Passeport.
Niémen, fleuve natal, où sont les ondes
Vers qui nous gambadions par les prés fleuris,
Où nous puisions dans nos paumes enfantines
De quoi boire ou baigner les baies transpirantes ?
Où Laure, l'oeil altier sur sa beauté dans l'onde,
Aimait fleurir son front ou tresser ses cheveux,
Où son visage, peint au sein d'argent de l'onde,
Souvent je le brouillais de pleurs, jeune homme en feu.
Niémen, fleuve natal ! Où sont ces ondes ?
Avec elles tant de bonheurs, tant d'espérances ?
Où sont les innocentes joies de mes années d'enfant ?
Où sont les doux tourments des ans d'adolescent ?
Où est ma Laure ? Mes amis sont en quelle onde ?
Tout fut onde. Mais pourquoi dans mes pleurs rien d'une onde ?
Les Poèmes d'Adam Mickiewicz qui ne figurent pas dans Poésie non traduite
ont été publiés dans Ecrits oubliés II, traductions, par
Françoise Morvan aux Editions Ubacs, et sont diffusés par coopbreizh@wanadoo.fr
Dans le même domaine linguistique, Armand Robin a également traduit des textes de Julien
Tuwim pour Ma Vie Sans Moi, d'Adam Wazyk et de Konstantyn
Ildefons Galczynski, qui figurent dans Poésie non traduite II.
Publié à Varsovie en 1955, le texte de Wazyk dénonce la misère morale des Polonais, la
propagande, l'absence de liberté.
Pour écouter la voix d'A. Robin dans une émission sur
Galczynski.