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Armand Robin :

les poèmes satiriques de La Nation Française

1956 - 1959

La veuve du capitaliste 24/07/1957

                  

Un poème d'Armand Robin

La veuve  du capitaliste

Dans le candide immeuble neuf, la veuve du capitaliste

S'en va prêchant de porte en porte : « II faut être communiste. »

 

Sous les ombrages près des eaux, elle répète aux riches :

« Le parti communiste est le meilleur ami des riches ;

 

« Le parti communiste aime les propriétaires,

« Le parti communiste ne hait que les prolétaires ;

 

« Des Soviets de millionnaires, c'est le goût simple du Parti ;

« Des Soviets de milliardaires, c'est le grand goût du Parti. »

 

Les jours si doux où son époux, capitaliste communiste,

Pillait les ouvriers, ondoient en duvet triste

 

Sur ses poupines, bourgeoises joues  : ô exploiter.

Songe aujourd'hui lointain mais toujours caressé !

 

Elle jette ses pensées sur l'ingénieur,  l'officier,

Le poète, le médecin : « Comment en profiter ? »

 

Elle épie le jour, elle épie la nuit, elle épie en dormant,

Elle épie par les yeux, elle épie par les pieds, elle épie par le sang.

 

Dans toute chambre elle voudrait entrer sans clé.

Entre époux, entre amants avoir l'oreille sous l'oreiller.

 

Quand l'épouse lui dit : « Mon mari gagne trop peu. »

Elle dit à l'époux : « Pourquoi tant gagner ? Reposez-vous un peu.

 

Près du candide immeuble neuf,   sous les arbres, près des eaux,

Elle moucharderait, si la chose se pouvait, les lézards et les oiseaux.

 

« ...Si la chose se pouvait... Non : si le Parti commandait

D'espionner les escargots, cette capitaliste se hâterait

 

De s'attarder par tout sentier, se glisserait

En tout buisson, de toute boue s'englaiserait.

 

Le plan pour surveiller les hirondelles manque encore

De plumes ; pour un moment encore

 

(Et ce moment sera toujours « le moment encore »,

II sera pour l'éternité « le moment encore »),

 

La veuve du capitaliste communiste

Doit se borner à la besogne menue et triste.

 

De savoir, par l'infirmière, quelque chose sur le médecin-maire

Pour en faire au Parti un rapport très ordinaire.

 

juillet 1957.

Armand Robin, La Nation Française, 24/07/1957



 

     Poésie personnelle
          Ma Vie Sans moi