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Armand Robin : La poésie

les oeuvres de jeunesse


                  

 

         Marche sans halte

 

Surgiront-ils les jours aussi purs que les joues

Et que les poings vengeurs du plus simple des hommes ?

Autour de nous croupis les siècles sourds renouent

Leurs sandales de serfs et s'esquivent. Nous sommes

Restés seuls ce matin devant des trous d'aurore.

 

Nous sommes restés seuls devant des trous d'espoir

Laissant à nos habits flotter en loques sales

Nos mains et nos désirs. Tordu dans les vents noirs,

Dieu chômeur cloué nu aux murs des capitales,

Notre bel avenir râle et meurt dans l'aurore.

 

Pitié ! Nous sommes l'infortune !

Frères courbés , frères fourbus,

Longtemps nous avons sous la lune

Remué tous un peu d'écume,

Blanche, claire et nette parure

Pour les nuits du monde futur.

Le temps passe, vif obus :

Toute écume est encore impure.

 

Alerte ! Voyez dans l'espace

Pourrit un zéro colossal :

C'est notre terre, camarades !

Alerte ! Secouons nos âmes,

Frères battus, frères tenaces,

Tassés dans l'ombre des murailles.

S'il est lassé, coupe ce doigt !

L'aurore attend notre victoire.

 

Camarades partons éclaboussant de joie

La tête des rosées riant à nos fusils !

Debout mains et désirs! Ame en loques, flamboie !

Nous bercerons la terre du chant de nos outils

Et de notre sueur nous laverons l'aurore.

 

Serrant notre univers dans nos crânes menus,

Nous avons tous marché la marche patiente.

Serrant nos volontés dans nos poings têtus

Nous voici tous vainqueurs. Le temps, réveillé, chante.

Les pas des travailleurs ont rajeuni l'aurore.

                      

 

Armand Robin,  Juin 1935. Pour en savoir plus sur les circonstances de l'écriture voir l'éphéméride à l'année 1935



 

     Poésie personnelle
          Ma Vie Sans moi