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Armand Robin : La poésie

oeuvres de jeunesse

la tentation  // presque un art poétique

                  

La tentation 

 

Nos phrases harassées s’arrachent aux espaces

Cruels où nous courions rompre des bouts d'éclairs.

Nos vols titubent, lourds. Sur les trésors déserts

S’amassent fracassés les mots les plus tenaces;

 

Nous ne blesserons pas les blés de nos menaces.

Nul souffle reconnu sous la lune d'hier

Ne veut boucler les cheveux blancs du revolver

Et l'azur ahuri se rit de nos grimaces.

 

Pitié ! notre âme meurt malgré nos yeux si doux

Que le monde aimerait à s’allonger en nous !

Fuyons perpétuer, en un chant qui t’émeuve

 

Homme de tous les jours, muet comme le temps,

Le printemps sans détour des amours de vingt ans

Et la plus simple chair dans l’herbe la plus neuve.

 



PRESQUE UN ART POETIQUE...


Nos phrases harassées s’arrachent aux espaces

Cruels où nous courions rompre un enclos d'éclairs.

Sous notre ouïe qui refuse et nos reflets d'enfer

Se taisent fracassés les mots les plus tenaces ;

Nous ne blesserons pas les blés de nos menaces.

Nul souffle reconnu sous la lune d'hier

Ne veut boucler les cheveux blancs du revolver

Et l'azur ahuri se rit de nos grimaces.

Non, non! Nos yeux sont vrais face aux éveils du vent,

Face au soleil que l'aube agace au bout des branches,

Et la souffrance y fête en farce aux morts profondes,

Homme de tous les jours, simple comme le temps,

La divine fierté d'être présent au monde

Et d'ouvrir face au ciel une âme verte et blanche.


Armand Robin, juin1935 pour la 1ère version. Pour en savoir plus sur les circonstances de l'écriture voir l'éphéméride à l'année 1935
La 2e version a été publiée d'abord in Les Cahiers Bleus, hiver-printemps, 1980, puis in Armand Robin, Alain Bourdon, Poètes d’aujourd’hui, Ed seghers, 1981, sans autre indication.



 

     Poésie personnelle
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