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Ma vie sans moi
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Armand Robin : la poésie

 avant et autour de Ma Vie Sans Moi 

La Nuit parle Cahiers du Sud avril 1939

                  


La Nuit parle

 

J'ai rejeté le Temps bien loin de mes épaules,

Vos songes, mes humains, sont mon plus vrai manteau ;

Mes genoux, faits d'espace et de collines molles,

Semblables au destin cheminent sans un mot.

 

Je passe, brune et lente, en la brume des fleuves,

Je n'y laisse flotter que mon indifférence !

Mais d’où vient que les eaux, le dos courbé, s'abreuvent

Comme des boeufs, tous noirs, à ma fraîcheur immense ?

 

Les talus, quand j'y dors, semblent guéris des ronces ;

Les arbres que je prends, je ne sens rien pour eux,

En eux, je n'ai jamais tenu que mon silence

Et voilà qu'on m'apprend que je les rends heureux !

 

Hélas ! Ne pas savoir pourquoi je suis si douce !

Me direz-vous comment je puis tant vous aimer ?

Mes propres pas me sont plus muets que la mousse !

Par moi sauvés de tout, vous m'avez tous blessée.

 

 

Cahiers du sud  avril 1939. Le poème deviendra La Nuit dans Ma Vie Sans Moi


 

     Poésie personnelle
          Ma Vie Sans moi