1956-57 Armand
Robin prend fait et cause pour les Algériens dans leur lutte pour l'indépendance. Dans
un Paris où les rafles policières se multiplient, il joue la provocation en répétant
"Je suis un Fellagha! Je suis un Fellagha!" Ses relations avec la police -déjà
mauvaises- ne s'en trouveront pas améliorées. Il conservera jusqu'à la fin son goût
pour la provocation et son sentiment d'être traqué par des ennemis invisibles, mais
omniprésents.
Achats immobiliers: il séjourne désormais à Sèvres.
Traduit Omar Khayam, poète et savant persan du XI-XIIème siècle pour le compte du Club
Français du Livre.
Le Bulletin d'écoute tire à 45 exemplaires, ce qui correspond peut-être à son
maximum.
Première collaboration à La Nation Française, qui publie La Veuve du
Capitaine, poème satirique, qui sera suivi d'un autre en octobre, Le Bébé d'A.
et B.
Permiers poèmes qui deviendront Le Cycle Séverin.
La troupe du Ranelagh, dirigée par Gérard Vergez, joue Maïakovski par Maïakovski et
Sur une flûte de Vertèbres, deux traductions de Maïakovski par Robin.
1958
Aboutissement du travail de traduction des années précédentes, paraissent Poésie
Non Traduite II et Rubayat d'Omar Khayam, le poète "qui a inventé l'art
de se calomnier".
Autre traduction à laquelle Robin s'est attelé: Shakespeare, toujours pour le compte du
Club Français du Livre.
Dernier article dans la nébuleuse anarchiste pour Le monde Libertaire": Voir ici l'ensemble des articles arnarchistes de Robin.
Premier article -sur Pasternak à l'occasion de son prix Nobel- dans la Gazette de
Lausanne: c'est là que paraîtront désormais presque toutes ses traductions et
critiques.
Après une première rupture avec Monique Dupont en 1953, il renoue avec elle: ils envisagent de s'installer à Paris.
1959
Aboutissement d'un long travail, paraissent au début de l'année deux traductions de
Shakespeare: Les Gaillardes Epouses de Windsor et Othello dans la collection
bilingue Formes et Reflets du Club Français du Livre.
L'année est marquée également par l'acquisition d'un nouvel appartement dans la rue
Fabert, les difficultés et tracasseries financières qui en découlent, et aussi par des
ennuis de santé qui vont devenir de plus en plus graves. De toute façon Armand Robin vit
désormais dans un état de quasi-épuisement physique, intellectuel et créatif. Ceci
sera de plus en plus manifeste dans les articles critiques qu'il donne à la Gazette de
Lausanne, où il lui arrive de reprendre des auteurs qu'il a traduits depuis
longtemps: Maïakovski ou Essénine.
Il continue à travailler pour la radio.
1960 Le
Roi Lear de Shakespeare au Club Français du Livre.
avril-mai: Maladie. Traites impayées. Subterfuges divers pour les régler ou les
reporter. Très peu de travail et abandon progressif et définitif du projet de mariage.
juillet: Quelques exorcismes du Roi Lear dans la Gazette de Lausanne.
Nouvelle période de maladie pendant l'été
Traductions de trois poèmes de Max Ernst dans la Gazette de Lausanne.
1961 Parution d'un
essai sur les Lais de Marie de France dans la NNRF. Il s'agit là du dernier texte
édité du vivant d'Armand Robin.
Mars: Derniers Bulletins d'écoute: leur contenu est squelettique. Mais malgré la
maladie, l'affaiblissement physique et intellectuel, sans compter les difficultés de tous
ordres, Robin met un point d'honneur à faire son travail. Menacé de saisie, il subit un
inventaire de ses biens par huissier.
Le 27, il quitte son domicile. Il semble qu'il ait eu une altercation avec les boulistes
d'un café voisin. Le patron appelle la police. Armand Robin est conduit manu militari au
commissariat. On le transfère à l'Infirmerie Spéciale du Dépôt -de sinistre
réputation dans le Paris de l'époque- où il décède le 29.
Un éphéméride mois/mois en cours de constitution est disponible ici : index éphéméride