robin_index.gif (9504
                      octets)

chrono.gif (1744
                                octets) poesie.gif (2192
                                octets) roman.gif (1868
                                octets) traduction.gif
                                (2450 octets) critique.gif
                                (1979 octets) ecoutes.gif (2186
                                octets)
icono.gif (2534
                                octets) proses.gif (2040
                                octets) lettres.gif (2171
                                octets) theatre.gif (2064
                                octets) radio.gif (1706
                                octets) voix.gif (1867
                                octets)
cahiers du sud
                  avril 1939
biblio.gif (1004
                                octets)
temoins.gif (1901
                                octets)
contact.gif (1838
                                octets)

Armand Robin : La poésie

oeuvres de jeunesse


                  

Une nuit

 Nuit au ventre de chatte enroulée sous les murs,

Dors, dors-moi ton sommeil d’affiche.

 

Celle que j’aime vient de mourir de l’autre côté de ma fenêtre

Son regard n’avait plus même la force de se mêler à la transparence des vitres

Voici son bonjour dans mes mains

Comme des doigts de foin coupé

Comme des doigts de foin séché.

 

Nuit, foule-moi sous l’horizon

Ton polypier d’yeux d’avions.

Berce-moi ton sommeil d’affiche.

C’en est fini pour moi de l’exquise bijouterie des étoiles,

Des signaux de neige au long des livres

Et de l’escorte des marguerites sur les routes de ma pensée.

 

Nuit, mange-moi tout horizon ;

Vaste bouche sans trahison

Chante-moi ton sommeil d’affiche.

 

Depuis le désespoir partout une nuit

Collant aux miens ses bras à chair de goudron

Qui ne savent pas secouer le lune amarrée par les enfants au bout de chaque rosée

Qui ne savent pas saluer le fakir qui vend à vivre dans la rue

Et l’aurore qui m’attend pour que je la fasse surgir au bout de ces rubans roses et blancs !

Nuit, ô mangeuse de mensonges,

Placarde ton sommeil d’affiche

Aux murs d’orties de ma raison !


Armand Robin, avril 1935. Pour en savoir plus sur les circonstances de la publication voir l'éphéméride à l'année 1935



 

     Poésie personnelle
          Ma Vie Sans moi