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Armand Robin : La poésie

oeuvres de jeunesse


                  


Lettre fatale

 

Si le souffle de ton plus sombre aïeul près des pirogues

Se referme sur des âmes opaques au jour,

Tes rames sans profit chantonneront de peine en peine ;

N’agite pas ton corps dans le temps qui n’est qu’un crible d’air.

A la ferme du hasard les herbes et les cheveux

Sont d’un faible silence et penchent sans balances,

Dès que l’un des forçats de la terre et du ciel

Voulant que le Destin soit un poignard très sûr,

Ose, d’un grand regard, tuer le mot « Peut-être ».

A quoi bon te cacher de poème en poème ?

Les images qui te voilent sont brodées de pressentiments

Et les signes de neige fondent au large des livres…

En vain tu erres parmi tes siècles : partout il pleut

Une angoisse de pyramide inachevée

Et le songe des glaïeuls profanes s’allonge

Aux vitraux où des yeux d’anges moisis sommeillent.

Au pays où ne cesse de s’étendre ta première ombre,

Un mendiant noir et blanc, qui te ressemble un peu,

Agite une fleur creuse au lever du soleil

Et compte pour lui seul toutes les minutes où tu l’oublies.

C’est lui qui sur un pan de ton ombre t’écrit :

                         « Peut-être »

Et laisse dans ta paume frissonner son « au revoir »,

Comme des doigts de foin coupé,

Comme des doigts de foin séché,

Son « au revoir » de chaque jour.

 

Armand Robin, 1936. Pour en savoir plus sur les circonstances de l'écriture voir l'éphéméride à l'année 1936



 

     Poésie personnelle
          Ma Vie Sans moi