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Armand Robin
1912 - 1961 : éphéméride

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Avant 1912
Les grands-parents paternels et maternels d'Armand Robin sont issus de 2 familles de "laboureurs"  très proches, vivant dans le même village de Gouezeliou (Goaszeliou) en Plounevez-Quintin dans les Côtes d'Armor. Plus tard Armand habitera aussi à Plounevez-Quintin, et viendra y passer des vacances. A proximité immédiate du village, juste de l'autre côté du Blavet, se trouve le Bois de Kerlévenez, qui sera le nom de la ferme dans Le Temps qu'il Fait, la ferme du Bonheur...
En septembre 1892, François Marie Robin, 25 ans, y épouse sa voisine Marie Rose Goubin, 18 ans. Elle est ménagère; il est laboureur. Tous deux y sont nés, même si l'acte de naissance de Marie Rose indique Saint-Roch : la chapelle en effet jouxte le village. Les nouveaux époux signent leurs actes en compagnie du futur grand-père paternel d'Armand. Mais le père de la mariée a décliné l'invitation à signer. On note que la signature de la mariée est raturée en Goubin ou Goupil. Quelqu'un dans l'assistance a sans doute fait remarquer que son grand-père est Goupil Maurice, fils lui-même de Goupil Roland... Plus tard on trouvera une 3e graphie : Goubil ! En 1958, le secrétaire de mairie de Plouguernével confirmera le nom Goubin ... ce qui n'a pas empêché un des témoins du baptême d'Armand de signer "Goupil". Il est vrai que sur le registre d'état civil, il a déclaré ne pouvoir signer !!!
Tout ce petit monde est déclaré présent à Gouezeliou au recensement de 1901, et on remarque que les Robin, comme les Goubin y sont nombreux...
Les nouveaux époux y donneront naissance à leurs trois 1ers enfants : Aline, future Mme Huitol, en août 1893; Jean François en 1896 - 1916 ; Marie Elisabeth, future Mme Jégou, en 1898.  La famille déménage en 1901 vers Plouguernével, où naît Arsène en fin avril; puis ce sera Hippolyte en novembre 1903; Augustine Eugénie en février 1906. Au recensement de 1906, ils sont six enfants.  Marie Sophie, qui ne survivra que 4 mois, naît en juillet 1907.

- 1912 à 1928  -

19 janvier 1912 Naissance à 10 h du soir de Vincent Armand Marie Robin à Kerfloc'h en Plouguernével, Côtes-du-Nord. Il neige... Son père, François Marie, (1867-1948), cultivateur, a 44 ans;  sa mère, ménagère, est Marie Rose Goubin, (1873- 1933), elle a 39 ans. Le jeune Vincent - qu'on appellera en fait Armand -  est et restera le 8e et dernier enfant du couple. Huit personnes occupent donc leur petite maison en pierre à 2 niveaux :  au rez-de-chaussée les bêtes, la maisonnée à l'étage.

Ci-dessous l'arbre généalogique d'Armand Robin:
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Remerciements à Gilles Le Penglaou, président du Centre généalogique et historique du Poher, qui a mené les recherches: http://www.cgh-poher.org/ . Les passionnés de généalogie trouveront ici le fichier GED et la liste d'ascendance d'Armand Robin au format RTF: ascendance

22 janvier 1912 Déclaration en mairie et baptême à l'église paroissiale. Son parrain est Vincent Robin et sa marraine Valentine Jouanny. A noter que sur le registre des baptêmes, la date de naissance est "la veille", soit le 21 janvier. Sur le registre d'état civil, la date du 21 a également été rectifiée en 19.
1914 D'après le prière d'insérer de Ma Vie sans Moi, rédigé par Jean Paulhan, AR aurait reçu un coup de pied sur la tête venant de son cheval favori.
1916
La famille est endeuillée par le décès brutal de Jean François, 20 ans, soldat d'infanterie, "mort au champ d'honneur à Reims le 2 septembre"
septembre 1917  Déménagement de la famille Robin de Plouguernével au Oasquer [orthographes diverses, Oasker, Ouisquie, Gwazh Kae... aujourd'hui Le Goasquaich sur les cartes de l'IGN] dans une ferme nettement plus grande : 38 ha de terres et prés et 12 ha de bois. Le village, tout proche de Rostrenen, faisait alors partie de Glomel. C'est son paysage que l'on retrouvera dans Le Temps qu'il fait.
septembre ou octobre 1918 Entrée à l'école publique de Rostrenen, où Armand aurait été conduit le 1er jour à travers champs par un voisin plus grand, Jouan. Reconnaissant de l'avoir conduit au lieu d'apprentissage du français, il lui donnera un rôle dans Le Temps qu'il fait. Le directeur de l'école était alors monsieur Clair. Comme plusieurs de ses petits camarades, AR ne parle que le breton.
septembre ou octobre 1922 AR entre en 7e à Notre Dame de Campostal, école privée de Rostrenen. C'est sans doute le curé de la paroisse qui a servi d'intermédiaire: "On en fera un évêque", aurait-il dit à la mère. L'enfant aurait d'abord été mis en observation en 8e. Le supérieur est le chanoine Toussaint Le Calvez.
A la fin du 1er trimestre, c'est son camarade Francis Berthou qui remporte la palme, suivi de près par Armand. Une fois la période d'adaptation terminée, c'est désormais AR qui termine 1er aux 2e et 3e trimestres, place qu'il occupera définitivement.


8 novembre : mariage de sa soeur, Marie Elisabeth, née en 1898, avec Jean Marie Jégou de Glomel. Une photo des invités est faite à Gwazh-Kae. Armand y figure près de ses parents. C'est notre 1ère photo.... L'enfant ne porte pas encore de lunettes, mais ça ne va pas tarder.

septembre ou octobre 1923 AR entre en 6e à Campostal comme "externe surveillé": il reste donc à l'étude du soir. Il habite Oisquay (sic... ) en Glomel.
20 juin 1924 C'est jour de Confirmation à Rostrenen, sacrement dûment administré par l'évêque du diocèse. Ce même mois AR a dû faire sa communion solennelle.
septembre 1924 La famille déménage à nouveau pour Kergroas en Plounevez-Quintin, à proximité du bourg et du berceau de la branche paternelle. Oisquay est laissé à Hippolyte, le frère aîné d'Armand. Armand s'y sentira toujours chez lui, Hippolyte étant le seul de ses frères à le comprendre.

Rentrée en 5e à Campostal, toujours comme externe surveillé. A midi, Armand déjeune chez sa soeur, Mme Huitol, commerçante en mercerie à proximité de l'école. Le soir il rentre plutôt à Oisquay qu'à Plounevez-Quintin.

juin 1925 Le palmarès de la classe de 5e est éloquent: 1er prix en : Devoirs de vacances, tableau d'honneur, instruction religieuse, grammaire, zoologie-botanique, orthographe et analyse, narration française, thème latin, version latine, anglais, examens trimestriels. Il est 2e en exercices grecs, et seulement 1er accessit (3e place) en arithmétique

Naturellement il est prix d'excellence, obtenant 21 premières places et 2 secondes; l'élève classé 2e n'obtient que 3 premières places et 7 secondes.

5 octobre 1925 rentrée en 4e
15 juin 1926 version anglaise: un dîner japonais, tiré du livre de lady Anna Brassey, le tour du monde en famille, 1891 (éd française): 1ère traduction d'Armand Robin qui nous soit parvenue.
été 1926 Naturellement AR est admis en classe supérieure, mais en fait il va sauter la 3e... et se retrouver directement en 2e !
Le professeur titulaire de la classe de 3e était M Ollivier, professeur de mathématiques, très redouté des élèves. Lorsqu'un élève ne suivait pas ses démonstrations, il lui déclarait du haut de ses 100 kg pour 1,88 m : "Attention ! vous allez voir mes cinq doigts sur la figure!" Il l'était particulièrement d'Armand Robin, qui le détestait car il cherchait toujours à le rabaisser. Francis Berthou, son ami, confident et concurrent pour les 1ères places, y voit une des raisons qui ont pu lui faire prendre cette décision. Son camarade et futur curé, Auguste Fercoq, pense de même.  Mais c'est surtout évidemment son niveau de connaissances et ses facilités à apprendre qui pouvaient le justifier. Pour mener l'opération à bien, Armand suit quelques cours de vacances, notamment en grec.
septembre - octobre 1926 AR entre en.... seconde à Campostal. Il vient donc de sauter allégrement la 3e ! Quelques semaines d'adaptation, et il se retrouve à nouveau en tête de classe ! Il est toujours étiqueté externe surveillé, et domicilié à Plounevez-Quintin.
Les témoignages des curés de Campostal voient après coup un changement dans l'attitude d'AR, plus vindicatif, plus contestataire, développant un "mauvais esprit". Mais peut-être cherchent-ils à justifier la future exclusion de l'élève car les autres témoignages des camarades ne classe n'ont rien remarqué.
septembre - octobre 1927 AR entre en classe de 1ère, dite aussi classe de rhétorique, avec la perspective de passer son 1er bac à la fin de l'année. 12 élèves composent la classe.
Une surprise attend les élèves de Campostal: le chanoine Toussaint Le Calvez, supérieur historique de l'établissement, a laissé sa place au chanoine Jean Augel, qui y règnera jusqu'en 1935. Objectif du nouveau : asseoir son autorité.
Le professeur de français d'Armand est l'emblématique chanoine Keranflech.
février - mars - avril 1928 *** date assez imprécise : la fin de 2e trimestre ou le début du 3e trimestre est la plus communément admise pour l'événement capital dans la vie d'Armand: il est renvoyé de Campostal et va devoir préparer le bac en solitaire.
Comment en est-on arrivé là ? Sous le règne de Toussaint Le Calvez, AR bénéficiait d'un régime de liberté assez particulier : lectures (y compris interdites car à l'index), emploi du temps, sorties... Pendant les temps d'études, comme il avait fini en 20 mn la version latine que d'autres mettraient 3 h à composer, il lui restait du temps pour ... composer et faire circuler des poèmes sans doute un peu trop critiques. Il arrivait que le surveillant y mette le hola ! C'est peut-être ce qui a contribué à le faire surnommer Voltaire car il avait aussi des idées bien arrêtées et savait les exprimer. Prévenu, le supérieur l'a admonesté publiquement, un dimanche, de surcroît : "Armand Robin, vous finirez aux galères !" Mais ce n'est pas ce qui a motivé son renvoi...
Le nouveau supérieur voyait sans doute une limite insupportable à son autorité dans l'attitude globale d'AR. Un libelle aurait même circulé contre lui. D'autres parlent d'inscriptions sur les tableaux noirs ou sur les murs, et notamment du fameux ABLC ( A Bas La Calotte), que l'on trouvait assez régulièrement en fin de discours des politiques (1905 et La Terre des prêtres, 1924, sont dans toutes les mémoires notamment dans cette région que les historiens nomment la Bretagne Rouge), sur les murs, y compris ceux des institutions religieuses. Le supérieur y a vu la marque de notre Voltaire, et décide de sévir en l'accusant en public à la sortie du réfectoire. Robin - qui est innocent (cette fois) - réplique : il est immédiatement exclu. Cela ne l'empêchera pas de figurer sur la photo de classe, prise le 17 juin d'après un camarade.

Ce qui est sûr c'est qu'AR a bien fait le 2e trimestre à Campostal. On a effet retrouvé chez son frère Hippolyte un carnet autographe intitulé "Places des Compositions" pour le 2e trimestre. AR y est 1er en littérature française (18), histoire moderne (16), dissertation française (12), critique littéraire (13,5), version grecque (13), thème grec (10), thème latin (9), algèbre, instruction religieuse, version anglaise (14), examen trimestriel (15); il est 4e en version latine (10), 3e en thème anglais (10), histoire ancienne (14,5) et géométrie, seule matière pour laquelle il ne reproduit pas les notes...

28 juin 1928 Ecrit du 1er bac. 21/40 en composition française; 20/40 en version latine: "le savoir se dissimule souvent sous des dehors modestes"; 19/40 en version grecque: "la capitulation d'Athènes en 404 av JC".
13 juillet 1928 8h - 10h30: oral du bac à Rennes. Les résultats sont publiés à 11h: Armand Robin est reçu avec mention Assez Bien avec un total de 181 points. Malgré son renvoi, il sera d'ailleurs le seul reçu de Campostal.
Explication grecque: 16/20: Xénophon Anabase II,6
Explication latine: 15/20: Cicéron Pro Archia I
Explication française: 13/20: La Bruyère
Anglais: 22/40
Histoire ancienne: 15/20 : Annibal
Histoire moderne: 15/20: Dupleix l'Inde
Géographie: 11/20:  Madagascar
Mathématiques : (a+b)2 - sécantes à un cercle : 14/20
17 juillet 1928 1ère lettre autographe, adressée de Rostrenen à son parrain. Il y raconte son premier bac.
Juillet - août  - septembre 1928 AR se débrouille pour obtenir une bourse afin de faire sa rentrée en terminale dans l'enseignement public. A cette fin, il a longuement discuté avec un futur condisciple, Louis Rabardel, rencontré à Rennes pendant les épreuves du bac.
septembre - octobre 1928 AR fait sa rentrée comme interne boursier au lycée public de Saint-Brieuc en classe de philosophie, où il a comme professeur Raymond Ruyer. Il y retrouve Louis Rabardel. Il y suit des cours supplémentaires en latin et grec.

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*** Les événements ainsi marqués, quoique authentiques, ne peuvent être datés de manière très précise. Ils figurent en tête de l'année ou du mois.

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