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Armand Robin : la poésie

 avant et autour de Ma Vie Sans Moi 

Drieu La Rochelle note de lecture NRF 12/1940

                  

 

 

MA VIE SANS MOI, poèmes, par Armand Robin (Editions de la NRF)

 

Il y a dans la préface qu'Armand Robin a mise à ses poèmes une protestation contre « la poésie pour poètes », contre la poésie trop complaisante à l'aveu de ses énigmes, et qui est d’autant plus frappante qu'elle n'est guère suivie d’effets.


Ces poèmes sont certes de vrais poèmes, puisqu’ils mêlent de façon inextricable la pensée et la sensation. Par là, ils restituent poésie contre la dissociation de ces éléments générateurs par l’abus de l’un ou de l’autre – ce qui fut le tort de la poésie depuis vingt ans au regard de l’humanité et donc du public. Dissociation qui s’exerçait à chaque instant à l’intérieur de chaque vers, tantôt la pensée se perdant dans la sensation qui la provoquait ou l'accompagnait, tantôt la sensation se compliquant en se raréfiant dans la pensée.


Il faut bien dire qu'il n'y avait rien de tel chez Rimbaud, Mallarmé, Apollinaire, lesquels avaient effleuré ce danger pour y attraper une séduction nouvelle, mais s'étaient bien gardés d'y choir.


Donc, dans une certaine mesure, par les nœuds solides qu'il tente entre l'idée et l'image, Robin réagit comme il le prétend contre le système des détentes et des contractions incessantes.


Mais il oublie souvent son dessein, ou en lui le lyrisme arabesquement analytique de la génération précédente résiste trop à ses tentatives d'ordonnancement.


Et il lui arrive ce qui est arrivé à ses aînés et qui les a justifiés aux yeux de ceux qui pouvaient regretter la fermeté de la ligne maintenue tous de subtils effacements par les anciens de la fin du dernier siècle ou du commencement de celui-ci : il s'est le mieux sauvé là où il s'est le plus perdu.


Dans ces poèmes, les plus vifs sont les moins réguliers. Et pourtant on y regrette que la vivacité y crie dans un cercueil.


N'importe, il y a dans Ma Vie sans Moi, des dons définitifs : un rythme sûr et qui étendra ses conquêtes, une passion qui ne s’étiolera pas, une pensée acharnée à se chercher à travers les cryptes de la nature.

 

DRIEU

Drieu La Rochelle, NRF  N° 322, 1/12/1940, 

 

     Poésie personnelle
          Ma Vie Sans moi